samedi 9 avril 2011

Week-end HushPuppies + Concrete Knives // 2 et 3 avril 2011 @ Grand Mix

Avant d'entrer dans le vif du sujet, un petit rappel des faits s'impose.

12 Février 2011 : les Concrete Knives, quintette flérien en puissance, retournait la Cave aux Poètes lors de la 1ere soirée Tip-Toe en ouverture du duo d'électro parisien Jupiter. Un coup de coeur qui ne nous avait pas déçu.

21 Mars 2011 : alors que la population adolescente se jette (les chiffres nous montreront qu'en fin de compte non) sur Angles des Strokes, attendu depuis déjà 6 ans, les HushPuppies sortent discrètement leur 3ème album après la tournée triomphale du dernier qui s'était finie par 2 mémorables shows (parce qu'avec eux, ce sont plus que de simples concerts) au regretté Elysée Montmartre pour la capitale et au Splendid de Lille pour la province.
Quatre ans plus tard, ils lancent leur nouveau marathon et nous offrent, le temps d'une escapade tourquennoise, deux concerts exeptionnels en (bonne) compagnie des Concrete Knives.
Récit d'un week-end comme on aimerait en vivre plus souvent.

Ca avait mal commencé : à peine sorti du métro, les neurones encore endormis après les difficiles 40 minutes de cohabitation forcée avec de chanteuses du dimanches présentes dans la même rame, on aperçoit au loin des troupeaux de teenagers flânant devant le Grand Mix. Pas de doute, ce soir c'est jupe, mèche et jus de fruits : bienvenue à la 2ème Teenage Party du GM.

Après une heure de tubes radiophoniques sélectionnés par Dj Dleek et un vomi dans le hall (que celui qui a introduit de l'alcool dans le GM se dénonce!), des bruits de jungle s'échappent des enceintes, c'est parti pour trois gros quart d'heure de rafraichissement musical. En effet, il existe 2 types de premières parties pour un concert : celles qu'on a vues et qu'on ne reverra pas et celles qu'on a envie de revoir dès la fin du set. Ces jeunes couteaux concrets font partie de la 2ème catégorie.


Guitare incisive et choeurs entêtants forment une pop colorée et rythmée qui a déjà conquis les publics des Transmusicales, de 2 Flèches d'Or et bientôt du Printemps de Bourges avant la tournée des festivals estivaux cette année. La recette de leur pop explosive est simple : la guitare acérée de Nicolas Delahaye se mêle aux rythmes à la fois tribaux et complexes de Guillaume Aubertin, à la basse groovy de Martin Bonnet et au délicieux synthé d'Adrien Lepretre. Rajoutez le charme de Morgane Coals au chant et la magie opère.

Le Grand Mix n'est qu'au tiers rempli mais les kids n'ont pas attendu les tubesques Brand New Start ou Family Tree pour accompagner les 'nananana' ou autres 'wohohoho' du groupe. Les mains sont en l'air, les converses frappent le sol au rythme de la grosse caisse. Morgane nous gratifie d'une sirène le temps d'un voyage aérien sur le bord gauche de la scène, un petit tour en fosse et les voilà partis. On avait pas vu le temps passé et c'est tant mieux.


Un changement de plateau assez long ? No problem, le bar a tout ce qu'il faut pour passer le temps. Aujourd'hui c'est samedi et qui dit Teenage Party dit jus de fruits. Ou plutôt cockail tagada, et les ados aiment ça.

La salle s'éteint et le long instrumental qui ouvre l'album s'installe. Le ton est donné : les HushPuppies jouent maintenant dans la cour des grands. Le lightshow est soigné (on retrouve un clin d'oeil à la pochette de l'album avec les 2 lumières rouge et bleu croisées) et la setlist rodée. La dernière galette est forcément privilégiée pour le meilleur (Frozen Battle, Twin Sister, Stop ou encore Low Compromise Democracy) et pour le pire (Zero One ou Every Night I Fight Some Giant, sorte de pâle copie de Down Down Down).
Malheureusement, rien est assez bien pour captiver un public de teenagers et la salle se vide au fur et à mesure de set. Malgré tout, un prépubère envahit la scène et s'empare du tambourin d'Olivier Jourdan. Pas de rappel et on les comprend.


Quand on débarque au Grand Mix le lendemain, on regrette les heures de sommeil qui nous manquent.
Mais on retrouve vite le sourire grâce au stand de gnocchis/courgettes/poulet/parmesans installé à l'entrée de la salle. La première bouchée à peine avalée que revoilà les Concrete Knives. Après le level 1 réussi haut la main, le level 2 s'annonçait forcément plus difficile : le spectateur de ce soir (ou de cette fin d'après-midi puisqu'il est 18h30), qu'il soit habitué de la salle ou simple amateur des Hush, est moins naïf qu'un simple teenager.

Mais alors que l'habituelle déprime de fin du week-end planait en fosse au début du set, il n'est plus rien à la fin. La formule magique des nos flériens préférés refait son effet et chaque titre joué prend des airs de tubes. Des applaudissements nourris ne font que renforcer notre opinion de départ : ce groupe va aller (très) loin.. to be continued.
Cerise sur le beau gâteau : le tee-shirt 'I Want My Kate Moss' naturellement porté par Nicolas des CK ou encore l'annonce par ce dernier de la défaite du groupe contre les Hush au foot montre clairement que le lien entre les 2 groupes s'est tissé, chouette.


La suite était impatiemment attendue du côté du public après les deux précédents mémorables concerts des HushPuppies ici à Tourcoing ces dernières années. Celui de ce soir, par la portée moins rock de l'album, ne sera pas le concert de l'année pour plusieurs raisons, de l'enchainement indigeste de titres du dernier album au début du set jusqu'au manque de rappel à la fin, alors que les cinq parisiens était chaleureusement rappelés.



Mais les nostalgiques auront eu l'occasion d'exprimer leur enthousiasme sur les mythiques You're Gonna Say Yeah, Single ou encore Pakt Up Like Sardines In A Crushtin Box du premier LP.

Au final, pendant ce week-end, on se sera pris des claques et des déceptions, on aura vu des ados et des adultes, des robes et des crânes dégarnis, on aura mangé des gnocchis et des sandwichs, on aura bu des bières et des jus de fruits. Ca serait mentir que de dire que la reprise fut facile.


PHOTOS : LAETITIA TASCHATT


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire