jeudi 14 avril 2011

ITW Restavrant (+ Live Report)



Lors de son passage lillois début avril, le Cool Soul Festival nous livrait autant des poids lourds du rock'n'roll d'aujourd'hui que des découvertes inattendues et rafraichissantes. Derrière les écrasants BellRays ou Jim Jones Revue se cachaient donc les texans de Restavrant.
Armés d'une guitare et d'une batterie bricolée (pour mieux percuter), ils foulaient le sol français pour la première fois. Bilan de mi-festival pour ce duo blues pas comme les autres.

Comment se déroule votre première tournée européenne ?
J. State (batterie) : Génial, on passe des moments de dingue. On revient d'Allemagne, d'Italie et de Slovénie et là on a attaqué la France, il nous reste Paris, Marmande..
(Vient alors, sur l'impulsion du groupe, une petite leçon de prononciation à propos du nom de "Lille", qu'ils avaient tendance à prononcer "Li").

Vous venez tout droit du Texas. Voyez-vous une différence entre le public américain et le public français ?
Troy Murrah (chant/guitare) : Non, pas vraiment. On remarque par contre des différences entre les salles du Texas et celles de Californie ou du Michigan, par exemple. C'est aussi peut-être parce qu'on vient du Texas, donc on a nos amis et nos fans là-bas. Mais ce qui est cool ici, c'est que le public européen s'intéresse à ce que tu fais alors qu'aux Etats-Unis les fans te disent "j'aime votre musique", mais ça s'arrête là.

Si vous deviez présenter le son de Restavrant, ça donnerait quoi ?
J.S. : Sur myspace, on dit qu'on fait du "Country/Electrique/Punk".
T.M. : C'est dur de définir sa musique, surtout que c'est mêlé à du blues. Il y a quelques jours, quelqu'un nous a dit que c'était du Jon Spencer Blues Explosion mélangé à du Black Keys.

Vous arrivez d'ailleurs quand les Black Keys s'essoufflent (cf la date annulée ici même, à l'Aéronef, pour cause de "fatigue") et alors que les White Stripes se sont séparés. Pensez-vous qu'il y a une place dans le paysage musical actuel pour les duos guitare/batterie ?
T.M. : Oui, bien sûr. Les Black Keys sont bons, mais leur son est, selon moi, trop droit, carré.. c'est juste du rock'n'blues. Notre idée est de rajouter des claviers, de la "drums machine", techno, pour rendre le tout assez différent de ce qu'on peut trouver ailleurs.
J.S. : Il a étudié dans les arts, et moi dans le cinéma donc on essaye d'introduire un peu de notre vécu, de ce qu'on aime dans notre musique. C'est au final assez étrange, plus créatif je trouve, un peu punk. On travaille en fait comme avec des robots et quand il y en a un qui casse, on en trouve un autre.

Vous avez une page facebook, où vous postez votre vie en tournée avec des photos, des réactions, des anecdotes.. J'imagine que c'est un bon moyen de rester en contact avec vos fans et les gens qui vous suivent ?
J.S. : On publie surement trop par rapport à ce qu'on devrait, mais c'est vrai que ça reste un bon moyen pour communiquer. Le rapport entre les groupes et le public a changé, on a maintenant des discussions de tout et n'importe quoi avec des fans, et c'est plutôt cool.
T.M. : On aime bien publier des photos et voir la réaction des gens.

Le premier CD acheté ?
T.M. : Moi c'était un single 45 tours d'Eye Of The Tiger de la BO de Rocky (il se met à chanter). J'étais pas un grand fan mais je me souviens que ma soeur m'avait dit "quoi? tu aimes ça, toi?" alors qu'elle, elle était fan.
J.S. : Je me souviens plus.. ça doit être le single Microphone Fiend d'Eric B & Rakim, du hip-hop.

Et le premier concert ?
J.S. : Ziggy Marley & The Melody Makers, génial.
T.M. : ZZ Top quand j'avais 8 ans, mon père était fan. J'avais été impressionné à l'époque parce que tout le monde fumait de l'herbe.

Le but du webzine est de faire découvrir des jeunes talents. Pouvez-vous me citez le nom de groupes que vous avez récemment découverts ?
J.S. : Il y en a tellement.. Thee Oh Sees, par exemple. Ou, dans un tout autre registre, Fukkk Offf. Sinon j'aime beaucoup le site rcrdlbl.com, t'y trouves autant des artistes que tu n'as jamais entendu parler que des remix de titres d'artistes connus, le tout en téléchargement gratuit.

L'interview se termine là, mais notre conversation non. On se met alors à parler, dans une décontraction étonnante, de l'apprentissage de l'anglais en France (moi, un accent pourri?!), des clichés sur les texans et on en arrive même à la montée du nationalisme sur notre territoire.


Puis on retrouve les ricains sur scène le soir même. Après le calme, la tempête : tandis que J. State frappe sur sa batterie bricolée (bidon d'essence Renault, plaques d'immatriculations collées..), Troy Murrah chante, gratte et souffle dans son harmonica avec une assurance folle. Incontestablement LA révélation de la soirée et les spectateurs, nombreux, ne vous pourront pas vous dire le contraire.


PHOTOS : ERIC BRIZAUT

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