jeudi 14 avril 2011

ITW The Jim Jones Revue (+ Live Report)




L'Aéronef, un jeudi après-midi ensoleillé. Le Cool Soul Festival, croisière rock'n'roll itinérante composée de 3 escales en province et une parisienne, vient de jeter l'ancre à la salle lilloise. La crème du rock'n'roll actuel a embarqué dans un périple musical comme on aimerait en voir plus souvent. A la tête du bateau, le groupe londonien The Jim Jones Revue. Entretien avec son leader, Jim Jones et Rupert Orton, guitariste.

Le Cool Soul Festival a déjà retourné Clermont-Ferrand (mardi) et Rouen (hier). Quelle atmosphère règne sur la tournée ?
Jim Jones (chant/guitare) : Incroyable. Tout se passe très bien, chaque groupe regarde les set des autres et si quelqu'un a un problème, il peut compter sur l'aide des autres. Et puis c'est avant tout la pop music, la musique de la passion.
Rupert Orton (guitare) : On était tous amis à la base, notamment avec les BellRays avec qui on a déjà partagé la scène. Donc faire une tournée ensemble, c'est génial.

Vous avez déjà fait plusieurs fois le tour de l'hexagone, autant dans des petites salles que des gros festivals (on se souvient du passage triomphal aux Vieilles Charrues en 2009). Vous avez maintenant un fan club français et les lecteurs de Rock&Folk vous ont élus comme Groupe de l'année 2010. Comment vivez-vous tout ce qui arrive ?
R.O. : C'est dingue, on a même un pianiste français maintenant ! (Henri Herbert, qui remplace l'excellent Elliot Mortimer, qui a préféré se consacrer à sa vie familiale, ndlr) Nous aimons la France et quand j'ai reçu l'email de notre maison de disque concernant le prix des lecteurs de R&F, je me suis demandé si c'était vraiment nous le groupe dont ils parlaient.. c'était fou.

Vous avez dédicacé Princess & The Frog à Sarkozy lors de votre passage à l'Album de la Semaine sur Canal +. Est-ce que les londoniens de JJR ont un avis sur la politique en France ?
R.O. : Non, on ne se positionne pas politiquement parlant. Par contre au niveau culturel, les français sont très vivants et réactifs, c'est fantastique, notamment à Paris. La France nous a accueillis les bras ouverts dès la sortie de notre premier album.
J.J. : Ce que j'aime en France, c'est l'esprit d'indépendance et de rebellion et si la population n'est pas satisfaite, elle n'hésite pas à descendre dans la rue. Et c'est pour ça que le rock'n'roll marche bien ici, c'est en accord total avec l'héritage culturel.
R.O : On encourage vraiment les français à continuer de protester contre les limites qu'on leur impose, c'est ça le rock'n'roll !

Jim Jones

Vous avez sorti l'année dernière votre deuxième album, Burning Your House Down, avec un son plus clair et propre que le précédent. Pourquoi ce choix et comment s'est passé l'enregistrement avec Jim Sclavunos (membre de Nick Cave and The Bad Seeds, Grinderman), qui a produit l'album ?
R.O. : Sur le premier album, on voulait restituer l'énergie live qu'on avait chaque soir, on voulait clairement un son brut. On pouvait pas faire la même chose pour le second donc on voulait jouer un peu avec cette énergie.. "clair" n'est pas le bon terme pour décrire le son qu'on a voulu obtenir, plus sonique. Et Jim Sclavunos fut d'une aide précieuse pour l'enregistrement.

Vous comptez dans vos fans Jon Spencer, Liam Gallagher ou même Jack White qui vous a choisis pour ouvrir un concert des Dead Weather à Londres. Comment ça s'est passé et comment a réagi le public ?
R.O. : C'était génial. L'histoire à la base c'est qu'il nous a contacté pendant qu'on tournait en France. On avait un concert à Strasbourg donc on est partis pour Londres directement après avec le bus et sachant qu'on en avait un prévu au Havre le lendemain, on a pas dormi pendant 3 jours, mais c'était une expérience formidable et tout s'est bien déroulé.

Rupert Orton

Premier CD acheté ?
J.J. : Le premier CD qui m'a marqué était un cadeau de ma mère : Back In Black d'AC/DC. Par contre le premier CD que j'ai acheté moi-même était Raw Power des Stooges.

Vos projets pour l'après Cool Soul Festival ?
R.O. : On tourne en Europe jusqu'aux festivals estivaux, dont quelques uns en France. On apprécie vraiment l'ambiance des festivals français. Si tout se passe bien (il frappe sur la table), le prochain album devrait être prêt pour l'année prochaine, on le commence à la rentrée.


Tête d'affiche d'une belle soirée ouverte notamment par les BellRays avec un set décapant et sans fausse note, les Jim Jones Revue auront rempli le contrat : mettre à genoux une fosse qui ne demandait que ça, à coup de bombes rock'n'roll piochées avec subtilité dans leurs deux albums. La recette n'est pas très originale mais pourtant efficace et c'est une véritable performance que nous livrent les londoniens, qui ont basé leur réputation sur de live sportifs et classes, sans chichis sur le volume.
Une bonne preuve que Neil Young n'avait pas tord : "hey hey my my, rock'n'roll can never die" !


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