vendredi 10 décembre 2010

Born Ruffians + Young Rival @ La Péniche 2/12/2010

J'avais déjà du faire mon choix lors du Main Square et des Ardentes. Le point commun de ces 2 festivals estivaux complètement opposés ? Les 2 sets successifs que j'ai réussi à louper des frère et soeur les plus médiatiques du moment, Angus & Julia Stone. La 3e fois ne sera toujours bonne et c'est Félix qui s'est chargé de chroniquer la soirée à l'Aéronef.

En effet, le motif est simple et très clair : un autre groupe, musicalement parlant plus intéressant, se produisait devant une Péniche sold-out en ce jeudi neigeux à souhait.
Son nom ? Born Ruffians. Avec leurs compatriotes d'Arcade Fire, Patrick Watson ou le récent Timber Timbre, ils nous permettent d'affirmer que le Canada est responsable d'une belle partie des petites merveilles de ce début du XXIe.

Les prémices de la dégustation musicale avec les Young Rival qui sont en fait tout simplement des potes canadiens de nos stars de la soirée. Des copains donc, mais pas seulement. Les 3 guys forment un groupe à part entière, défendant leur pop rythmée et conviviale à l'image de ce gros 'YOUNG RIVAL' multicolore et efficace car judicieusement collé au plafond (ça, c'est du marketing !).
Le public est conquis et sautille, quitte à s'abimer un peu les chevilles. On bouge de la tête et on sourit devant un set convaincant, dont le style musical oscille entre garage minimaliste et pop vitaminée presque beach boysienne dans les choeurs et les guitares.

La suite est musicalement plus raffinée. Mais la suite est surtout plus attendue : entre les connaisseurs présents en masse pour la croisière de ce soir et les groupies aux 1001 cris aigües, on sent avant même que le groupe débarque sur les coups de 21h30 qu'on va passer une bonne soirée. Pari réussi.

En fin de compte, on pourrait dire que les Born Ruffians ont tout compris. Ils savent ce qui marche, aujourd'hui, à l'aube de 2011. Ils savent surtout ce qui plait et ce qui fait du bien aux oreilles.
Leur pop subtile, aux accents inévitables de Vampire Weekend (qui en sont déjà au stade d'influences pour d'autres groupes, c'est fou). Vampire Weekend pour le chanteur : propre sur lui comme sur son jeu de guitare, le garçon est imperturbable, à l'exception du cassage de corde, qui nécessitera un petit déplacement sur scène pour changer de guitare. A l'inverse, le bassiste aux cheveux longs bouclés, profite du cadre intimiste pour livrer une prestation remarquablement énergique et forcément communicatrice.

Du set, on en retiendra quelques petites comme le triomphal What To Say, repris en choeur par une Péniche qui aura frôlé le choc thermique à la sortie. Des bombes gentilles mais pas inefficaces pour autant, au nom de Sole Brother ou Hummingbird. La cerise du gâteau arrivera quand les Born Ruffians, chaleureusement rappelés pour la deuxième fois, inviteront les Young Rival pour un final mémorable sur I Need A Life.
La Péniche c'est petit et pas cher mais on en sort retourné à chaque fois.

mercredi 8 décembre 2010

ITW The Bellrays

Pour tout vous dire, on était plutôt excités quand on a reçu la confirmation : Tip-Toe a l'honneur et la chance d'interviewer les mythiques BellRays lors de leur passage à la Ferme d'En Haut pour le festival Tour de Chauffe. Et à quelques minutes de monter sur scène alors que Lisa Kekaula, diva du groupe, se remet un coup de laque, c'est encore plus rock'n'roll...

Tip-Toe : vous êtes partis pour une tournée de 14 dates dans les 2 semaines à venir (l'itw se déroule le 18/11/2010, ndlr). Comment vivez-vous en tournée et comment faites-vous pour garder la même pêche pour des concerts incroyables chaque soir ?
Lisa Kekaula (chant) : C'est en fait assez ennuyeux (rires). On essaye de rester naturel autant que possible sur scène et en dehors. On boit beaucoup d'eau, on fait de la relaxation, même quand ce n'est pas le moment d'être relax.. Mais ça reste toujours du plaisir.


Tip-Toe : Vous avez fondé The BellRays en 1991. Est-ce que les slogans "Maximum Rock&Soul" ou "Blues is the teacher, Punk the preacher" sont encore d'actualité ?
Lisa : Absolument. Je pense que c'est ça qui nous fait continuer.


Tip-Toe : Dans le nouvel album, Black Lightning, des choristes et des cordes remplacent les guitares sur Sun Comes Down. Pourquoi ce choix de ralentir le tempo et d'introduire des violons ?
L : Quand nous avons écrit la chanson au départ, c'est comme ça qu'on l'envisageait alors on a essayé différentes façons de reproduire le son qu'on avait en tête avec d'autres moyens que la guitare. C'est là qu'est arrivée l'idée des cordes.


Tip-Toe : Lisa, es-tu une diva ?
L : Tout le monde est une diva. Quand ils disent qu'ils ne le sont pas, ils le sont en réalité ! Et si vous croyez que je le suis tout le temps, ce n'est pas vrai. Ce n'est pas forcément ma personnalité en général, mais surtout en tant que chanteuse.

Tip-Toe : Dans Have A Little Faith, vous reprenez Cornichons de Nino Ferrer. Aimes-tu les cornichons et pourquoi cette reprise et pas une autre ?
L : J'aime les cornichons et j'adore la chanson. On a été mis en contact avec Nino Ferrer lors de notre première tournée européenne et notamment avec son manager et quand nous avons entendu la chanson pour la première fois on s'est dit qu'on avait jamais entendu ça avant et que c'était très funky en fin de compte. C'est vraiment une chanson qu'on adore.

Tip-Toe : Vous disiez il y a quatre ans avoir "un peu d'espoir". As-tu confiance en l'avenir concernant la soul et le funk ?
L : Nous avons confiance en ce que nous faisons, c'est tout ce que je peux vous dire à ce propos (rires).

Tip-Toe : ..et à propos des jeunes groupes ?
L : Je me concentre essentiellement sur notre musique. Mais je ne suis pas pour autant une puriste !

Tip-Toe : As-tu des idoles ? On se souvient, par exemple, de votre participation à la Garden Nef Party 2008 à Angoulême, le même soir qu'Iggy & The Stooges..
L : C'était une expérience formidable et c'est définitivement un groupe que j'admire ! Mais je serais incapable de vous en citez d'autres, là, maintenant.

Tip-Toe : Pour terminer, le but de notre webzine est de faire découvrir des groupes... Qu'est-ce que tu nous conseille ?
L : J'aimerais pouvoir vous en citer mais je ne peux pas, surtout juste avant de monter sur scène, désolé.

Les BellRays sont à quelques minutes de monter sur scène et nous mettons donc fin à l'échange. Lisa s'excuse sincèrement pour la rapidité, on la remercie chaleureusement pour sa gentillesse et au moment de quitter la loge, elle s'exclame : "Phoebe Killdeer and the Short Straws ! Voilà un groupe que j'aime ! Malheureusement.. je ne sais plus le titre de la chanson.." Une fois rentrés on file sur myspace pour aller écouter plus en détail la fameuse Phoebe Killdeer.. et ça kill vraiment : http://www.myspace.com/phoebekilldeer

vendredi 3 décembre 2010

Airbourne + Enforcer + Black Spider @ Aéronef 27/11/2010




Votre attention s'il vous plait. De drôles d'individus, la trentaine bien passée, ont embarqué à bord de l'Aéronef pour un voyage... en Australie, le pays du hard-rock. Et non, Angus et ses AC/DC n'ont pas (encore ? L'espoir fait vivre..) investi la salle lilloise mais c'est une copie, pas fade pour autant.
Il en existe des groupes qui s'amusent, plus ou moins sérieusement, à porter des kilts, des cornes de diables et à se péter les cordes vocales pour (essayer d') imiter Bon Scott. Mais aucun n'arrive à la cheville d'Airbourne et son mur de Marshall.

Mais avant d'espérer voir des kangourous, il fallait observer des araignées noires. Black Spiders, vous avez compris, étaient la première partie surprise de la première partie.
Compliqué.
Au final, c'est une bonne demi-heure certes clichée, du groupe de hard-rock gueulard jusqu'au dégagement assez conséquent de testostérone dans la fosse, mais décapante et convaincante pour ouvrir la soirée.

La suite se nomme Enforcer et aura été très vite oubliée : le cliché apprécié quelques minutes plus tôt nous écoeure et sent la contre-façon ici. Dommage car le groupe ne fait pas les choses à moitié et a du mérite de continuer la tournée après un accident non négligeable sur la route deux semaines plus tôt.


Voir Airbourne en live procure le même plaisir inévitable quand, une fois le CD sur la platine, on se prépare à 45 min d'air guitar dans sa chambre un dimanche soir d'hiver. La même rage, transposée ici autant dans le public que sur scène.
Joel O'Keeffe, leader passant la moitié de son temps torsepoil, fait parler sa guitare quand il n'imite pas Bon Scott...pardon, quand il ne chante pas. En compagnie de David Roads dans le rôle du second guitariste, ils mélangent solos fiévreux et riffs accrocheurs pour un son dopé aux AC/DC qui n'aura laissé aucun des 2000 aérockeurs indifférent.


Quand ils ne parlent pas de bière (Back On The Bottle) ou de sexe (Blonde, Bad and Beautiful), ils défendent la traditionnelle cause ouvrière (Steel Town) ou évoquent des cavales imaginaires de bandits hors-la-loi dans l'Amérique profonde (on pense forcément à la puissance de Runnin' Wild, avec l'ami Lemmy de Motorhead). Une cavale, il en fera une lorsqu'avec sa guitare sur les épaules d'un gentil fan, il traversera la fosse telle une bête de scène (voir de stade maintenant, à la vue du show monstrueusement fou livré par les australiens ce soir).

Enfin je vais finir ce live report avec une citation extraite de Raise The Flag qui résume bien la mentalité des Airbourne : "as long as you're alive and we're alive, rock'n'roll will never die" Yeah !


[ PHOTOS : NAMAS POUR
SCENESDUNORD ]

The Ex @ Aéronef 28/11/2010


Depuis la rentrée, l'Aéro chérit ses abonnés en sortant de son chapeau magique des concerts gratuits. Après les mémorables Inspector Cluzo ou les plutôt intéressants Solange La Frange et Diziz Peter Punk, la salle de concert lilloise leur proposait de se réchauffer les tympans en ce dimanche glacial avec la présence des mythiques The Ex.
Mythiques, à en voir la vingtaine d'albums et d'expériences musicales (on retiendra la collaboration avec Getatchew Mekuria, saxophoniste éthiopien, qui avait ensoleillé Tous Au Sud à Lille-Sud en juin dernier).

Mais aujourd'hui, c'est double ration pour promouvoir leur dernier album, Catch My Shoe. Une louche pour les petits enfants, dans un premier temps, lors d'un goûter-concert apprécié (qui aura au moins eu le mérite de divertir les parents, étrangement venus en masse.. cherchez l'erreur) puis pour les grands enfants, à 18h.


Enfin... 18h était l'heure annoncée. En effet, les aéroexeurs auront attendu pendant une heure avant d'avoir le droit à des amis de The Ex, pseudo-Grand Corps Malade anglophones shootés à une drogue encore inconnue au bataillon mais dans tous les cas très efficace. La prestation loufoque devient vite lassante : au programme, alignement de chiffres et de mots incompréhensibles formant une cacophonie insupportable. Une (trop) longue demi-heure perdue qui nous évoque maintenant la douleur plus qu'autre chose.


Puis arrive le set de The Ex, attendu de pied ferme par une fosse à moitié remplie. Le groupe, avec le petit nouveau dénommé Arnold de Boer au chant, est à la base un vrai groupe : ainsi, aucune fumée sur scène afin qu'ils puissent se voir pendant tout le concert et demandes à répétition pour que Katherina, batteuse au grand coeur, soit éclairée à la même puissance que les autres. La dernière galette aura bien évidement été privilégiée et le public, au final, conquis.


Nos hollandais préférés offrent un rock mécanique et rythmé fort en guitares, accompagné d'une énergie encore fraiche et adolescente après avoir fêté leurs 30 ans de carrière l'année dernière. Un live détonnant et convaincant pour la dernière étape de leur tournée française.
Cerise sur le gâteau : 2 rappels, dont un improvisé et sincère... de quoi se recharger pour le (toujours) difficile début de semaine !


[ PHOTOS : FRED L. POUR
PHOTOROCK.COM ]