jeudi 14 avril 2011

The Love Mot Nots + Jimi Was Gain @ Boite à Musique Wattrelos 10/04/2011




Amis amateurs de rock'n'roll et de sueur, si vous n'étiez pas rassasiés après le copieux Cool Soul Festival du jeudi à l'Aéronef, la Boite à Musiques, salle bénite par nostalgiques et autres rockeurs à cheveux gras, avait exactement tout ce qu'il vous fallait.
En effet, afin de terminer la semaine en beauté, un concert des Love Me Nots, quatuor américain réputé dans la secte très fermé du garage et auteur de quatre albums remarqués, était proposé dans le cadre d'une tournée française printanière, non pas pour voir du pays et bien manger mais pour défendre leur dernier en date, The Demon & The Devotee.


La première partie nous venait du Pas-de-Calais et a déballé une grosse demi-heure durant un set de rock'n'roll brut, loin des clichés qu'un jeune groupe lensois pourrait apporter. Ces deux-là sont des bons, et officient sous le nom, plutôt évocateur, de Jimi Was Gain. Aurélien Victor Lagache, guitariste duracell (qui contraste avec Romain Barrez, batteur concentré) a en fin de compte oublié ses pédales d'effets au pays des mines et des chicons et cet oubli nous aura permis de juger le son à l'état cru, à la base même de leurs compositions.


La partie "gain" de leur nom a donc été entièrement exploitée ce soir mais leurs titres baissent automatiquement en puissance (dans le sens d'efficacité, car la puissance sonore est déjà forte). Qu'importe, l'énergie est là et le guitariste se donne à 100% en frappant sa tête contre la crash de son ami. Enfin, le chant yogourt ponctué de cris, leur marque de fabrique mais celle aussi de leurs amis du Jimi Ben Band ou des belges d'Experimental Tropic Blues Band, est assez rare pour être signalée.


Le duo d'chez nous ont fait place aux pros : le mi-girls/mi-boys band The Love Me Nots ont offert une belle démonstration de professionnalisme musical avec un set carré sans aucune fausse note malgré quelques larsen gênants de temps à autre.
Les quatre américains ont déballé tous leurs tubes sans exception avec, même durant une tournée marathon, une fraicheur étonnante et une joie de vivre contagieuse.


Sur scène, la non-sans-charme chanteuse (qui revient d'un cancer, respect) Nicole Laurenne, frappe sur son clavier tout en cherchant Michael Johnny Walker qui, en plus de porter un nom de scène qui fait baver n'importe quelle personne normalement constituée, se révèle être un guitariste hors pair. Il n'est pas le seul expert dans le groupe puisque le batteur d'origine est revenu et frappe ses fûts comme s'il jouait sa vie.

La setlist est idéale pour embellir notre fin de week-end et entre deux bombes (répondant aux noms de Make Up Your Mind ou You're Really Something), le groupe déverse des ballades faussement molles pour repartir de plus belle par la suite. Tout est calculé, maitrisé pour provoquer le maximum de frissons rock'n'roll dans la salle injustement peu remplie, et l'intro au clavier sur Karen (Get Yourself Out) fait frémir les premiers rangs. Nicole n'hésite pas à prêter son tambourin chéri le temps d'un You Don't Know a Thing About Me dantesque à une fan devant.


Doux, adorables, attachants, pros... mais avant tout ricains, et le passage post-concert au merchandising fait mal : 15 petits (?) euros pour acquérir une de leurs quatre galettes et 5 euros pour une misérable petite affiche. Le tout avec le sourire de la gentille capitaliste arboré par Nicole accompagnée de sa bassiste, Kyle Rose Stokes. Le stand est alors pris d'assaut par une horde de mâles affamés.
On aura préféré oublier cet étrange moment pour ne retenir que le meilleur : une bonne heure de garage dopé aux claviers doorsiens comme on en entend trop rarement.

PHOTOS : JANICKS

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