samedi 30 octobre 2010

[GROUND ZERO] Health @ Péniche 29/10/10


En arrivant ce soir à notre Péniche maintenant chérie, on sent qu'on va assister à un concert pas comme les autres.


Sont présents ce soir les rescapés de la soirée bulldozer Crystal Castles de l'aéronef, qu'ils soient fans de Health ou simples curieux attirés par la réputation de l'un des groupes les + fous du moment. Fous car indéfinissables : quand certains s'essayent à leur coller une étiquette, un style défini, ils nous démontrent en live qu'Health ne s'analysent pas mais se vit, à l'image des quelques fans qui se prêtent devant à des danses conceptuelles mais complètement physiques.


Le set est violent, tribal et retourne la péniche en seulement 45 min. Aucun répit, aucun temps mort pour applaudir ne sera accordé au public du moment où le groupe a pris possession de la scène ("Hello, we are Health from L.A.") jusqu'au mini rappel d'une minute quinze secondes montre en main.
Malgré les apparences (leur batteur semble tout droit sorti d'un groupe de métal mexicain), les 4 guys montrent une sensibilité étonnante. Derrière une batterie style F1 soutenue par un tom supplémentaire, la masse de son qui se dégage n'est pas pour autant assommante : les envolées Thom Yorkienne du jeune chanteur s'accordent à merveille avec les 2 guitares tantôt planantes, tantôt déchirantes.


Health nous emmène pour un voyage hors temps, dans un univers parallèle mené par l'étalon John Famiglietti, guitariste contrarié qui, un jour, a finalement adopté sa basse comme une guitare.

L'atterissage est dur et le passager vexé après un temps de vol aussi court. Et puisque le public est meilleur critique musical que le "critique" en charge de "juger" le concert, je vais finir ma review (riche, à l'image du live) par une réflexion entendue une fois sortie du bateau : "C'était trop bien mais trop court".

[GROUND ZERO] Gush + Hey Hey My My + Zak Laughed au Splendid 28-10-10


C'est dans un Splendid étrangement peu rempli et composé à 70% de filles que Zak Laughed, ados de 17 ans repéré il y a un an grâce à sa pépite folk The Last Memories of my Old House, entre en scène avec son groupe, The Hobos Company.
Ils nous embarquent alors pour 45 longues minutes de pop gentillette, entrainée par des musiciens carrés et sérieux... mais peut-être trop sérieux. Aucune communication avec le public (pourtant plutôt sympathique) si on oublie la mini présentation de début de set, bafouillée par un Zak timide et sans réelle présence.
Mais Zak a mué (ouf) et remplit malgré tout le contrat en donnant le minimum syndical (on restera marqué par l'absence du tubesque Each Day)... Au final, seule la reprise des Feelies aura valu le coup... Dommage.


Après avoir patienté avec l'album de Philippe Katerine dans les oreilles, voici venir les très attendus Hey Hey My My. En effet, c'est pour Ground Zero que le groupe fait sa première date lilloise depuis leur 360° musical (ou comment passer de la folk pure et dure au pop/rock commercial) avec la sortie du deuxième album qui porte très bien son nom : A Sudden Change Of Mood.
Ils sont maintenant avec leur nouveau batteur un véritable trio, soutenu sur scène par un bassiste surement un peu sourd pour avoir poussé d'un poil trop fort le son de sa basse. Mais l'énergie adolescente dégagée par le groupe est communicative grâce à des Oh Lord!, We're Not Meant To Last et Not Fun Anymore efficaces.


Et tandis que le live s'ouvre sur un I Need Some Time électrisé, la première galette est (presque puisqu'on notera la présence de Too Much Space) complètement oubliée, au grand désespoir des fans de la première heure.
Enfin, le groupe nous surprend une fois de plus en copiant le Zak Laughed style : mis à part une petite vanne ("on est content de jouer dans la banlieue de Tourcoing"), aucun contact avec le public présent au Splendid.. est-ce le timing ultra serré qui aurait mis la pression au groupe ? Le mystère reste entier !


Après Katerine, Blur pour nous faire patienter. Décidément, les soirées Ground Zero ont tout pour plaire... surtout quand la tête d'affiche se nomme Gush.
Découverts en 1ere partie de -M- il y a déjà un an à l'Aéro, les 4 gars en sont à leur 5e grosse date dans la région et connaissent maintenant la recette magique d'un live réussi : on surjoue, on fait chanter et taper des mains le public et surtout, on saute, on crie... on bouge. Car n'importe quel quidam ne peut être un Gush. Il faut avoir beaucoup d'endurance pour faire partie du boys band. En effet, entre les grosses scènes de festivals et les petites salles de villages, ils tournent depuis une longue année, à raison parfois d'une date par soir.

[ PHOTO : ELEONOR DELECLUSE ]

Aucune trace de fatigue ici, loin de là ! La Gushmania est en marche pour presque 1h20 d'osmose complète entre le groupe et SON public (principalement issu de la gente féminine). L'album Everyone's God est presque entièrement joué et le set est agrémenté de nouvelles bombes toutes aussi plaisantes que les plus vieilles.


Pendant que les fans se délectent une fois de plus, les novices sont hypnotisé par la folie, l'ouragan Gush. Des rites apparaissent même dans la fosse; ainsi, pour Let's Burn Again, des fans aux barrières sortent le produit à bulles en référence au clip.
Le rappel sur Vondelpark est fatal, et afin de calmer les 350 personnes présentes, rien de mieux qu'un Jealousy unplugged. Le groupe, déjà agréablement surpris par l'accueil qui lui était réservé, aura même le droit à un Joyeux anniversaire repris en choeur par le public pour Xavier (claveriste/guitaris...enfin multi-instrumentiste, comme les autres).


23h20 : clap de fin, tout le monde descend, bonne nuit et faites de beaux rêves, surtout.

mercredi 27 octobre 2010

[GROUND ZERO] The Experimental Tropic Blues Band + Driving Dead Girl @ La Péniche 26/10/10


Chez AGDL, on ne néglige jamais la programmation d'un plateau et la Belgique est ainsi à l'honneur pour la soirée d'ouverture de la 3e édition de Ground Zero, qui s'étale maintenant sur 3 semaines. Et la barre est très haute après la première soirée à la Péniche !


La salle est déjà presque remplie quand les Driving Dead Girl ouvrent le bal. Un set carré, efficace où on aura vu des pratiques étonnantes puisque le chanteur ira jusqu'à vider une bière dans la bouche d'un fan et le guitariste jusqu'à donner son instrument au même fan.

Musicalement, on est à cheval entre le hard rock et le blues mais au final, la setlist d'une grosse dizaine de morceaux parait assez longue pour nos oreilles un peu lassées.


Ce qui manquait surtout au groupe précédent était l'expérience, le professionnalisme, qui sera clairement affiché par la tête d'affiche du soir : The Experimental Tropic Blues Band. Repérés il y a maintenant un an en première partie de Jon Spencer et ses Heavy Trash au Grand Mix, c'est avec impatience qu'on commençait à compter les jours qui nous séparaient du live de ce soir.

Ce ne fut pas pour rien : de retour avec leur nouvel album explosif, Captain Boogie, le trio infernal aura craché pendant plus d'une heure son rockabilly/trash/blues avec classe, élégance et sueur.


La tâche était à la base difficile : tout en étant proches des fans extrêmes, il fallait attirer le public pas forcément conquis d'avance (et invité pour une partie). Et c'est le carton plein : le groupe déverse son avalanche de blues amélioré sans complexe.

Dans la salle, on enlève le haut devant (garçons et filles) tandis que derrière, on fait exploser les recettes du bar afin de s'hydrater dans cette péniche surchauffée. Ça tape méchamment du pied (voir plus si affinité.. et il y a eu affinité !) devant cette orgie musicale, quitte à se chopper une élongation des tendons.


La conclusion, elle est simple : pas besoin de s'appeler Doherty ou Zaz pour faire bander tout une salle : ce soir, les "Expé" ont livré un show aussi fou que leur nom, aussi bordélique qu'un concert des Wampas (dans le genre je slame dès la 3e chanson), aussi classe qu'un vieux groupe de 40 ans de carrière derrière lui. Un set tout simplement aussi bon que les Inspector Cluzo, Heavy, Paperboy Reed ou même Stooges cette année.


Une grande leçon de rock'n'roll mais surtout une claque dans la gueule des 100 chanceux (eh oui, concert soldout) présents pour l'un (voir le meilleur) des concert(s) de l'année 2010 : mais Mr. Ground Zero à la tête de jack nous réserve encore bien des surprises..

mardi 26 octobre 2010

Doll & The Kicks @ Péniche 20/10/10


La Poupée et les Coups de pied sont sur un bateau.
Mais, si personne ce soir ne finira à l'eau, la poupée rebelle Hannah Scanlon aura en tout cas eu le mérite de mouiller le tee-shirt pour ce concert gratuit gentillement organisé par la Péniche.



La chanteuse est plus que convaincante : sautillante, étrangement possédée avec une assurance folle, elle nous emmène avec son groupe dans un set certes court mais suffisant et surtout entièrement live (ce qui devient rare de nos jours).


Le quatuor de Brighton joue en clignotant entre une pop/rock commerciale sur fond de choeurs poussifs (Roll Up The Red Carpet) et une indie pop soutenue par une basse groovy (You Turn Up).
Cette dernière est beaucoup plus efficace et permet de captiver pendant 45 min un public venu pour la plupart par simple curiosité et qui aura tapé du pied on the boat tout le long du set.


Timides en réalité, le groupe a finalement marqué les esprits par sa prestation sympathique et part une seconde fois victorieux, après un International conquis la veille dans la capitale.


[ PHOTOS : MATHILDA LEFORT POUR NO LIMITS ]


http://www.myspace.com/dollandthekicks

mercredi 13 octobre 2010

The Black Box Revelation @ Club Aéro 09/10/2010


L'aéronef conclut une belle semaine rock'n'roll avec, après le comeback réussi des vieux british d'Undertones et la 1ere vraie date lilloise d'un autre duo sans bassiste (The Inspector Cluzo), voici ce soir au tour des belges de faire saigner les enceintes du club aéro avec The Black Box Revelation.


Découverts il y a maintenant 3 ans grâce au déjà mythique album Set Your Head On Fire, ce groupe à tubes (et à minettes, malgré eux) est revenu à la charge en février dernier avec un son plus travaillé, plus profond voir même plus diabolique et délirant.
Depuis, le duo flamand enchaine petites (une large tournée française déjà bien entamée) et grandes scènes (Vieilles Charrues, Werchter...) et déversent leur blues/rock assourdissant et relevé.


Dévergondés en studio, ils apparaissent néanmoins plus timides on stage, avec la barrière de la langue en prime. Mais chaque soir c'est le même effet : les groupies se bouchent les oreilles pendant que les ados en manque de White Stripes se défoulent dans les pogos.
Niveau setlist, la 2e galette est privilégiée. L'enchainement divin I Think I Like U/Do I Know U reste mortel mais on est forcément déçu, une fois les lumières du club rallumées, du manque des tubes Love, Love Is On My Mind ou Gravity Blues.
C'est dans l'incompréhension totale qu'on file voir Jan Paternoster, chanteur/guitariste torturé, au stand merch. Et dans le genre les flamands sont pas drôles, voici sa réponse ultra pertinente : "Ah, tu l'aimes ? Bah on en joue d'autres qui sont bien aussi".
Allez, on se vexe pas, la soirée ne fait que commencer pour le rockeur lillois : saturday night feeeever !

[ PHOTOS : LILLELANUIT.COM ]

vendredi 8 octobre 2010

French Pop Mission @ Biplan 2-10-2010 : Puss In Boots + Surfer Rosa


Fondée il y a maintenant 3 ans, l'association French Pop Mission organise des soirées découvertes électro-rock dans la capitale afin de contre-balancer le 'gros' système musical comfortablement installé. A Lille, ils coproduisent tous les 2 mois des dates avec le Biplan. L'occasion de mélanger subtilement rock lillois et rock parisien. Et ce soir, avec Puss In Boots dans le rôle des parisiens et Surfer Rosa dans le rôle des provinciaux, le thème est clairement affiché : Girl Power !


Tout commence aux alentours de 22h30 quand les Puss In Boots s'emparent de la petite scène de la cave du Biplan. Basse, batterie, chant/gratte et samplers : la formation classique d'un groupe d'électro-rock du XXIe. Sauf que ce groupe-là a quelque chose en plus : entre l'énergie communicative du sampleriste et le larsen comme fil rouge du set, les PiB nous déversent un rock sauvagement sexy mené par une chanteuse qui prend des airs d'Alison Mosshart cachée derrière sa franche et accompagnée du bassiste au look Jack White. La foule est dense devant et ça bouge de la tête derrière en sirotant sa bière : le groupe, aux accents parfois Yeah Yeah Yeahs, mettent la barre haute.


Puis c'est au tour de Surfer Rosa qui ont la lourde tâche, quand ils démarrent leur set à 23h40, de monter que le rock lillois est loin d'être mort. Pari à moitié réussi. Si la comparaison avec les Dead Weather était facile plus haut, elle le sera tout autant ici avec les Kills : le duo montre la même complicité, la même ambiance lugubre et sensuelle mais en restant sur la retenue. Seule la reprise de Dutronc aura marqué notre petit esprit encore ébloui par la prestation du groupe précédent.


C'est seulement après les 12 coups de minuit que les "choses sérieuses commencent" avec une décontraction inattendue de la part de la chanteuse/leadeuse (girl power, je vous dis) qui nous fait presque oublier tous nos avis négatifs. Mais le set reste forcément calculé et carré, ne laissant aucune part à l'improvisation (et au fun?) : ne jouant en live qu'avec une guitare (aux riffs incisifs et électriques comme jamais, certes), ils restent coincés par l'utilisation de boucles pré-enregistrées de beat & bass. Dommage.


[ PHOTOS : LEX ZADIRA ]

dimanche 3 octobre 2010

"Burning Your House Down" - The Jim Jones Revue



The Jim Jones Revue, du nom de son leader Jim Jones, londonien à la trentaine bien passée et nostalgique d'une certaine époque rockabilly/blues, pour notre plus grand plaisir. Après avoir éclaté le piano (pochette du premier LP), le groupe reprend l'autoroute du rock'n'roll pour cette fois ci faire exploser votre maison (pochette du deuxième). Et ça va faire mal.

Attention attention avis à la popoulassionne : ce nouvel album, comme le 1er, n'est absolument pas à écouter en faisant une activité qui demanderait de la concentration car si l'esprit peut y être, votre corps sera automatiquement emporté par le son 50's.
Ce son, parlons en : plus travaillé, plus clean, moins trash que sur le premier essai mais il n'est ici pas pour autant ramolli. Bien au contraire, le groupe a gagné en efficacité et continue d'embellir des grilles de blues pourtant banales et déjà vues. D'ailleurs, aucun répis n'est laissé à vos petites oreilles et une fois la galette lancée sur la platine, ce n'est qu'au bout des 32min 49sec que vous pourrez souffler.

Et les veinard qui ont eu l'occasion de voir Jim Jones et ses copains fous sur scène ne diront pas le contraire : amplis à fond, guitares saignantes, clavier monstrueux menés par un batteur carré et des cordes vocales mises à l'épreuve chaque soir.
Une formule qui marche puisque le groupe continue de mettre les rockeurs français sur le cul à coup de prestations toutes uniques, mémorables et qui sentent bon la bière et la sueur. Une citation + un mot pour conclure : 'Hey hey my my, rock'n'roll can never die'. YEAH !