vendredi 10 décembre 2010

Born Ruffians + Young Rival @ La Péniche 2/12/2010

J'avais déjà du faire mon choix lors du Main Square et des Ardentes. Le point commun de ces 2 festivals estivaux complètement opposés ? Les 2 sets successifs que j'ai réussi à louper des frère et soeur les plus médiatiques du moment, Angus & Julia Stone. La 3e fois ne sera toujours bonne et c'est Félix qui s'est chargé de chroniquer la soirée à l'Aéronef.

En effet, le motif est simple et très clair : un autre groupe, musicalement parlant plus intéressant, se produisait devant une Péniche sold-out en ce jeudi neigeux à souhait.
Son nom ? Born Ruffians. Avec leurs compatriotes d'Arcade Fire, Patrick Watson ou le récent Timber Timbre, ils nous permettent d'affirmer que le Canada est responsable d'une belle partie des petites merveilles de ce début du XXIe.

Les prémices de la dégustation musicale avec les Young Rival qui sont en fait tout simplement des potes canadiens de nos stars de la soirée. Des copains donc, mais pas seulement. Les 3 guys forment un groupe à part entière, défendant leur pop rythmée et conviviale à l'image de ce gros 'YOUNG RIVAL' multicolore et efficace car judicieusement collé au plafond (ça, c'est du marketing !).
Le public est conquis et sautille, quitte à s'abimer un peu les chevilles. On bouge de la tête et on sourit devant un set convaincant, dont le style musical oscille entre garage minimaliste et pop vitaminée presque beach boysienne dans les choeurs et les guitares.

La suite est musicalement plus raffinée. Mais la suite est surtout plus attendue : entre les connaisseurs présents en masse pour la croisière de ce soir et les groupies aux 1001 cris aigües, on sent avant même que le groupe débarque sur les coups de 21h30 qu'on va passer une bonne soirée. Pari réussi.

En fin de compte, on pourrait dire que les Born Ruffians ont tout compris. Ils savent ce qui marche, aujourd'hui, à l'aube de 2011. Ils savent surtout ce qui plait et ce qui fait du bien aux oreilles.
Leur pop subtile, aux accents inévitables de Vampire Weekend (qui en sont déjà au stade d'influences pour d'autres groupes, c'est fou). Vampire Weekend pour le chanteur : propre sur lui comme sur son jeu de guitare, le garçon est imperturbable, à l'exception du cassage de corde, qui nécessitera un petit déplacement sur scène pour changer de guitare. A l'inverse, le bassiste aux cheveux longs bouclés, profite du cadre intimiste pour livrer une prestation remarquablement énergique et forcément communicatrice.

Du set, on en retiendra quelques petites comme le triomphal What To Say, repris en choeur par une Péniche qui aura frôlé le choc thermique à la sortie. Des bombes gentilles mais pas inefficaces pour autant, au nom de Sole Brother ou Hummingbird. La cerise du gâteau arrivera quand les Born Ruffians, chaleureusement rappelés pour la deuxième fois, inviteront les Young Rival pour un final mémorable sur I Need A Life.
La Péniche c'est petit et pas cher mais on en sort retourné à chaque fois.

mercredi 8 décembre 2010

ITW The Bellrays

Pour tout vous dire, on était plutôt excités quand on a reçu la confirmation : Tip-Toe a l'honneur et la chance d'interviewer les mythiques BellRays lors de leur passage à la Ferme d'En Haut pour le festival Tour de Chauffe. Et à quelques minutes de monter sur scène alors que Lisa Kekaula, diva du groupe, se remet un coup de laque, c'est encore plus rock'n'roll...

Tip-Toe : vous êtes partis pour une tournée de 14 dates dans les 2 semaines à venir (l'itw se déroule le 18/11/2010, ndlr). Comment vivez-vous en tournée et comment faites-vous pour garder la même pêche pour des concerts incroyables chaque soir ?
Lisa Kekaula (chant) : C'est en fait assez ennuyeux (rires). On essaye de rester naturel autant que possible sur scène et en dehors. On boit beaucoup d'eau, on fait de la relaxation, même quand ce n'est pas le moment d'être relax.. Mais ça reste toujours du plaisir.


Tip-Toe : Vous avez fondé The BellRays en 1991. Est-ce que les slogans "Maximum Rock&Soul" ou "Blues is the teacher, Punk the preacher" sont encore d'actualité ?
Lisa : Absolument. Je pense que c'est ça qui nous fait continuer.


Tip-Toe : Dans le nouvel album, Black Lightning, des choristes et des cordes remplacent les guitares sur Sun Comes Down. Pourquoi ce choix de ralentir le tempo et d'introduire des violons ?
L : Quand nous avons écrit la chanson au départ, c'est comme ça qu'on l'envisageait alors on a essayé différentes façons de reproduire le son qu'on avait en tête avec d'autres moyens que la guitare. C'est là qu'est arrivée l'idée des cordes.


Tip-Toe : Lisa, es-tu une diva ?
L : Tout le monde est une diva. Quand ils disent qu'ils ne le sont pas, ils le sont en réalité ! Et si vous croyez que je le suis tout le temps, ce n'est pas vrai. Ce n'est pas forcément ma personnalité en général, mais surtout en tant que chanteuse.

Tip-Toe : Dans Have A Little Faith, vous reprenez Cornichons de Nino Ferrer. Aimes-tu les cornichons et pourquoi cette reprise et pas une autre ?
L : J'aime les cornichons et j'adore la chanson. On a été mis en contact avec Nino Ferrer lors de notre première tournée européenne et notamment avec son manager et quand nous avons entendu la chanson pour la première fois on s'est dit qu'on avait jamais entendu ça avant et que c'était très funky en fin de compte. C'est vraiment une chanson qu'on adore.

Tip-Toe : Vous disiez il y a quatre ans avoir "un peu d'espoir". As-tu confiance en l'avenir concernant la soul et le funk ?
L : Nous avons confiance en ce que nous faisons, c'est tout ce que je peux vous dire à ce propos (rires).

Tip-Toe : ..et à propos des jeunes groupes ?
L : Je me concentre essentiellement sur notre musique. Mais je ne suis pas pour autant une puriste !

Tip-Toe : As-tu des idoles ? On se souvient, par exemple, de votre participation à la Garden Nef Party 2008 à Angoulême, le même soir qu'Iggy & The Stooges..
L : C'était une expérience formidable et c'est définitivement un groupe que j'admire ! Mais je serais incapable de vous en citez d'autres, là, maintenant.

Tip-Toe : Pour terminer, le but de notre webzine est de faire découvrir des groupes... Qu'est-ce que tu nous conseille ?
L : J'aimerais pouvoir vous en citer mais je ne peux pas, surtout juste avant de monter sur scène, désolé.

Les BellRays sont à quelques minutes de monter sur scène et nous mettons donc fin à l'échange. Lisa s'excuse sincèrement pour la rapidité, on la remercie chaleureusement pour sa gentillesse et au moment de quitter la loge, elle s'exclame : "Phoebe Killdeer and the Short Straws ! Voilà un groupe que j'aime ! Malheureusement.. je ne sais plus le titre de la chanson.." Une fois rentrés on file sur myspace pour aller écouter plus en détail la fameuse Phoebe Killdeer.. et ça kill vraiment : http://www.myspace.com/phoebekilldeer

vendredi 3 décembre 2010

Airbourne + Enforcer + Black Spider @ Aéronef 27/11/2010




Votre attention s'il vous plait. De drôles d'individus, la trentaine bien passée, ont embarqué à bord de l'Aéronef pour un voyage... en Australie, le pays du hard-rock. Et non, Angus et ses AC/DC n'ont pas (encore ? L'espoir fait vivre..) investi la salle lilloise mais c'est une copie, pas fade pour autant.
Il en existe des groupes qui s'amusent, plus ou moins sérieusement, à porter des kilts, des cornes de diables et à se péter les cordes vocales pour (essayer d') imiter Bon Scott. Mais aucun n'arrive à la cheville d'Airbourne et son mur de Marshall.

Mais avant d'espérer voir des kangourous, il fallait observer des araignées noires. Black Spiders, vous avez compris, étaient la première partie surprise de la première partie.
Compliqué.
Au final, c'est une bonne demi-heure certes clichée, du groupe de hard-rock gueulard jusqu'au dégagement assez conséquent de testostérone dans la fosse, mais décapante et convaincante pour ouvrir la soirée.

La suite se nomme Enforcer et aura été très vite oubliée : le cliché apprécié quelques minutes plus tôt nous écoeure et sent la contre-façon ici. Dommage car le groupe ne fait pas les choses à moitié et a du mérite de continuer la tournée après un accident non négligeable sur la route deux semaines plus tôt.


Voir Airbourne en live procure le même plaisir inévitable quand, une fois le CD sur la platine, on se prépare à 45 min d'air guitar dans sa chambre un dimanche soir d'hiver. La même rage, transposée ici autant dans le public que sur scène.
Joel O'Keeffe, leader passant la moitié de son temps torsepoil, fait parler sa guitare quand il n'imite pas Bon Scott...pardon, quand il ne chante pas. En compagnie de David Roads dans le rôle du second guitariste, ils mélangent solos fiévreux et riffs accrocheurs pour un son dopé aux AC/DC qui n'aura laissé aucun des 2000 aérockeurs indifférent.


Quand ils ne parlent pas de bière (Back On The Bottle) ou de sexe (Blonde, Bad and Beautiful), ils défendent la traditionnelle cause ouvrière (Steel Town) ou évoquent des cavales imaginaires de bandits hors-la-loi dans l'Amérique profonde (on pense forcément à la puissance de Runnin' Wild, avec l'ami Lemmy de Motorhead). Une cavale, il en fera une lorsqu'avec sa guitare sur les épaules d'un gentil fan, il traversera la fosse telle une bête de scène (voir de stade maintenant, à la vue du show monstrueusement fou livré par les australiens ce soir).

Enfin je vais finir ce live report avec une citation extraite de Raise The Flag qui résume bien la mentalité des Airbourne : "as long as you're alive and we're alive, rock'n'roll will never die" Yeah !


[ PHOTOS : NAMAS POUR
SCENESDUNORD ]

The Ex @ Aéronef 28/11/2010


Depuis la rentrée, l'Aéro chérit ses abonnés en sortant de son chapeau magique des concerts gratuits. Après les mémorables Inspector Cluzo ou les plutôt intéressants Solange La Frange et Diziz Peter Punk, la salle de concert lilloise leur proposait de se réchauffer les tympans en ce dimanche glacial avec la présence des mythiques The Ex.
Mythiques, à en voir la vingtaine d'albums et d'expériences musicales (on retiendra la collaboration avec Getatchew Mekuria, saxophoniste éthiopien, qui avait ensoleillé Tous Au Sud à Lille-Sud en juin dernier).

Mais aujourd'hui, c'est double ration pour promouvoir leur dernier album, Catch My Shoe. Une louche pour les petits enfants, dans un premier temps, lors d'un goûter-concert apprécié (qui aura au moins eu le mérite de divertir les parents, étrangement venus en masse.. cherchez l'erreur) puis pour les grands enfants, à 18h.


Enfin... 18h était l'heure annoncée. En effet, les aéroexeurs auront attendu pendant une heure avant d'avoir le droit à des amis de The Ex, pseudo-Grand Corps Malade anglophones shootés à une drogue encore inconnue au bataillon mais dans tous les cas très efficace. La prestation loufoque devient vite lassante : au programme, alignement de chiffres et de mots incompréhensibles formant une cacophonie insupportable. Une (trop) longue demi-heure perdue qui nous évoque maintenant la douleur plus qu'autre chose.


Puis arrive le set de The Ex, attendu de pied ferme par une fosse à moitié remplie. Le groupe, avec le petit nouveau dénommé Arnold de Boer au chant, est à la base un vrai groupe : ainsi, aucune fumée sur scène afin qu'ils puissent se voir pendant tout le concert et demandes à répétition pour que Katherina, batteuse au grand coeur, soit éclairée à la même puissance que les autres. La dernière galette aura bien évidement été privilégiée et le public, au final, conquis.


Nos hollandais préférés offrent un rock mécanique et rythmé fort en guitares, accompagné d'une énergie encore fraiche et adolescente après avoir fêté leurs 30 ans de carrière l'année dernière. Un live détonnant et convaincant pour la dernière étape de leur tournée française.
Cerise sur le gâteau : 2 rappels, dont un improvisé et sincère... de quoi se recharger pour le (toujours) difficile début de semaine !


[ PHOTOS : FRED L. POUR
PHOTOROCK.COM ]

samedi 27 novembre 2010

Tour de Chauffe : The BellRays + Shiko Shiko + Hub @ Ferme d'en Haut 18/11/2010




Depuis 2005, Tour de chauffe a accompagné presque une centaine d'artistes, offrant à chacun diagnostic scénique et enregistrements professionnel. Un dispositif qui aura permis de révéler des groupes comme Roken is Dodelijk et Sexual Earthquake In Kobe.
Cette année, le festival joue la carte de l'originalité et mélange les styles musicaux. Ainsi, on peut retrouver du garage rock marié avec de la folk ou, comme ce soir, du noise rock cohabitant avec du blues rock. Il n'est pas question ici de savoir si on y perd ou gagne au change mais justement de jouer avec la curiosité du spectateur (qui est de moins en moins utilisée de nos jours..).

Ce soir, c'est donc au tour d'Hub et Shiko Shiko de venir présenter leur travail. Ils sont soutenus, comme à chaque soirée Tour de chauffe, d'une tête d'affiche: The BellRays.



Le concert s'ouvre sur Hub. Avec ses airs de rappeur, le jeune homme livre une performance accompagnée d'un VJ Set aux images bien pensées, parfois violentes mais toujours intéressantes. le public se tient loin de la scène et cela retranscrit bien l'ambiance: froide. Le son est en adéquation avec les images. Dommage.



Puis Shiko Shiko monte sur scène. Vus il y a un an, les quatre garçons produisent une musique dont on n'osera pas la description. Leur show aux auditions du printemps de Bourges s'était avéré peu convaincant, même si on avait remarqué leur capacité à mettre l'ambiance. On peut vous assurer que, cette fois, c'était bluffant.



Une prestation à en couper le souffle, bien carrée et riche musicalement. Ainsi que la présence de nouvelles chansons plus accessibles et qu'un VJ Set excellemment moderne. Une bien bonne surprise. Un groupe à suivre.



Puis, sur les coups de 23h, la diva Lisa Kekaula prend d'assaut la petite scène de la Ferme d'en Haut avec ses 3 guys en pleine forme. En ce début de tournée marathon (14 concerts en 2 semaines), ils vont nous offrir 1h15 de rock'n'roll intense, rappel compris.



Dans une salle aux deux tiers remplie, le public, fans des débuts ou simples curieux, n'aura pu résisté à l'avalanche de pépites mi-punk mi-blues déversée par le groupe. Les guitares accrocheuses de Bob et la voix soul d'une Lisa rayonnante se marient à merveille et sont soutenues par un tandem rythmique basse/batterie à la fois fou et carré.



Les BellRays ne donnent pas ici un concert promotionnel mais revisitent avec justesse l'ensemble de leur discographie, de The Red, White & Black (l'ouverture avec You're Sorry Now ou l'irrésistible Sister Disaster) à Hard, Sweet & Sticky (That’s Not the Way It Should Be, le tubesque One Big Party..) sans favoritisme pour le dernier album, sorti 3 jours avant. Dernier dont est tiré Anymore, ballade rock déchirante dont la magie s'amplifie et se multiplie en live jusqu'à en donner des frissons. De bons frissons.



On approche déjà les 00h20 quand le groupe nous laisse et le concert, jusque là sans réelle surprise, va prendre un autre tournant. Alors que les lumières salle se rallument après avoir fait espérer le public, la salle se vide. A ce moment précis, quand il ne reste plus qu'une vingtaine de personnes en train de refaire le concert ou essayant de le digérer correctement, un technicien sort de scène en courant et gueule un inespéré 'ILS REVIENNENT!'.

Le message se diffuse à une vitesse folle dans toute la Ferme d'en Haut et le 2e rappel improvisé remet une louche et rassasie pour de bon les chanceux présents en ce jeudi soir glacial.



00h30, c'est fini pour de bon : on retrouve alors, à peine sortis de scène, le couple actuel le plus rock'n'roll, Bob & Lisa, au stand merchandising. Encore une fois : MERCI !

samedi 13 novembre 2010

The Lanskies @ La Péniche 12/11/2010


Ce soir à la Péniche, on est un peu gonflé de programmer les Lanskies le lendemain du 11 Novembre quand leur 1er album, sorti en mai dernier, se nomme 'Bank Holiday'. Enfin...


The Lanskies donc. Alors que la scène française actuelle se convertit aux synthés (Anoraak pour n'en citez qu'un) ou à la folk gentillette et commerciale (Cocoon), nos normands de The Lanskies protègent un style musical en voie de disparition, le rock adolescent et efficace, avec une fraicheur incomparable. La même fraicheur ressentie à la sortie en 2005 de The Trap, la première bombe des Hush Puppies.
Mais la comparaison avec nos 'i want my kate moss' préférés est aussi déplacée qu'un parallèle avec les hymnes accrocheurs des Kaiser Chiefs ou l'efficacité du Bloc Party des débuts.


Car si l'on croit qu'il est facile de chroniquer les Lanskies et qu'ils ne sont qu'un groupe de rock comme un autre, c'est faux. Leur musique est un véritable cocktail énergétique ou, si vous préférez, une salade aux ingrédients multiples, de la batterie groovy au chant très british (le leader, Lewis Evans, est d'origine liverpooloise, d'où l'accent).

Si la basse nous renvoie au meilleur de la new-wave, eux considèrent leur style comme de la "hot-wave". Tout un programme. Et si l'on continuait avec les références faciles, le groupe serait alors composé d'un bassiste à la Gossip, d'un chanteur très Kaiser Chiefiens, d'un batteur... en marcel (et c'est déjà bien!) et de 2 guitaristes concentrés tout droit sortis d'un groupe de rock français. 2 gratteux ayant, au passage, la même gratte. Strange.


C'est devant une péniche au 1/3 rempli (ou au 2/3 vide, ça marche dans les 2 sens) que le quintet saint-lois (from Saint-Lô) débarque un peu avant 21h.
Qui dit presque vide dit presque mort ? Que nenni ! Les fans et les curieux en forme auront tapé du pied et bougé du popotin pendant une bonne heure.

Un live détonnant servi par un groupe connaissant la promiscuité sur la petite scène du bateau musical lillois. Le chanteur, s'essayant tantôt aux expressions maniérées, tantôt aux danses robotiques arrive à chauffer une salle presque vide grâce, notamment, à une histoire un peu farfelue.
Celle de la malédiction d'un troll acheté à une station essence : il serait la cause d'une extinction de voix du chanteur depuis la Boule Noire à Paris. S'apercevant de ce sort maléfique, ce dernier le jeta dans les toilettes avant le set lillois (ses clopes tombant avec) et depuis... plus rien.


Mais c'est surtout la simplicité du groupe qui nous frappe. Après avoir tout donné en venant dans le (petit, encore une fois, mais chaud chaud chaud!) public pour le gros single Bank Holiday, c'est une fois les lumières rallumées que la salle en demande encore. Le groupe revient alors, pour un 2e Bank Holiday improvisé mais encore plus jouissif que le premier.


On repartira l'album à la main parce que ça devient de plus en plus rare des vrais bons groupes de rock français sans prise de tête.

http://www.myspace.com/thelanskies

[ PHOTOS : DOROTHÉE CARATINI ]

Turner Cody + Faustine Hollander @ Péniche 11/10/2010


Et alors qu'il y a 92 ans jour pour jour, le 11 Novembre rimait avec gros enjeu, ici, rien de tout ça.
A la Péniche ce soir, ce n'est pas LA découverte hype ou LE retour attendu d'un groupe mais une simple soirée folk sans prise de tête. L'idéal contre la morosité ambiante et contre la pluie.
Une sorte d'ambiance feu de bois sur l'eau (et avec le bruit de la pluie), à l'image du public assis en tailleur dans cette péniche presque complète, tels des enfants bercés par une veillée scout.

C'est donc dans un cadre plutôt intimiste que Turner Cody, figure emblématique de la folk new-yorkaise de ces dix dernière années, passe par Lille au lendemain d'un échec marseillais. Un échec puisqu'il avouera lui-même, entre 2 superbes ballades folk-dylaniennes dont il a le secret, que "personne ne voulait voir Turner Cody" alors qu'il devait jouer à L'intermédiaire.
Se retrouvant alors seul dans Marseille, il décida de visiter les églises du coin et c'est en relatant cette anecdote qu'il s'est imaginé un monde où l'on pourrait transposer le beau temps du sud à Lille, le gentil public lillois dans le sud... et les églises marseillaises dans New-York.


La Péniche voulait faire dans la cohérence musicale ce soir, et ce fut réussi en choisissant Faustine Hollander comme première partie. Accompagnée d'un guitariste tout aussi gentil qu'elle, cette jeune belge timide joue dans la récitation scolaire.
Résultat : une longue demi-heure d'arpèges folkchiants divisant la salle entre le devant somnolant et le derrière bruyant au bar. Seul le dernier titre, plus énergique et avec des accords enfin frappés, nous fit taper du pied et nous aura laissé sur une plus ou moins bonne impression.


Digne héritier du copain Bob Dylan (paix à son âm..ah merde, il est pas encore mort. Enfin, c'est comme si..!), Turner Cody impressionne par son charme et sa présence, moustache, cheveux longs et chapeau inclus.
Un set épuré, du plateau (une housse de guitare et un pied de micro) au style (folk subtilement arpégée avec des paroles kitsch et adolescentes). Mais aussi un état de santé épuré puisqu'il paraissait fatigué.

Sinon, l'ensemble se rapprocherait d'un Adam Green calmé ou d'un Dylan jeune avec des mimiques d'un ado se touchant pour la première fois qui révèlent une grande concentration. Mais il gardera un bon contact avec les matelots de la Péniche en s'intéressant au lieu ou en s'amusant à faire croire qu'il aurait écrit une chanson lors de son dernier passage lillois, au Drugstore.


Il est plus de 22h30 quand la soirée se finit. Nous sommes alors tous prêts et prêtes à fermer les yeux après cette douce soirée avec laquelle on aura presque atteint l'overdose. Mais on remercie quand même la Péniche parce que c'est bon aussi des cures de folk, de temps en temps.

jeudi 11 novembre 2010

Izïa + Jeff Lang @ Aéronef 8/11/10

Quand le pourtant respectable Jacques joue pour des salles de vieux riches (en mai dernier au Casino Barrière) et quand Arthur peine à ressusciter pour de bon, la fougueuse Izïa Higelin profite pour donner un grand coup de pied dans la fourmilière de la "nouvelle scène française".


Découverte il y a 1 an et demi dans la prog' de la Garden Nef Party d'Angoulême après s'être retrouvée à 16 ans en 1ere partie d'Iggy et ses fuckin' Stooges, cette jeune rockeuse n'est pas seulement "fille de" mais une artiste (et une voix) à part entière, récompensée à deux reprises aux dernière Victoires de la Musique.


C'est à 20h30 en ce lundi tristement pluvieux que les choses sérieuses ont commencé. Son nom ? Jeff Lang. Soutenu sur scène par un bassiste au look so british, ce virtuose de la guitare aura déversé durant 40min sa country teinté de blues avec une technique et une assurance remarquables.


Et même s'il auraient pu se passer de son ingé son sourd, on ne peut rester insensible à l'avalanche de notes conduite par un doigté impressionnant. Le public adhère et sera assommé par un I Want To Believe monstrueux en guise de final, notre ami Jeff allant même jusqu'à chanter avec sa voix de Texan dans le micro de sa guitare ou glisser des paroles d'AC/DC. Magique, voir envoutant quand sa slide guitar se met à dégager des sonorités indiennes.


A peine le temps de finir sa bière que les lumières salle s'éteignent : c'est parti pour 2h non stop comprenant 2 rappels, soit 2 fois + de plaisir dans un aéro à 3/4 plein qui repartira à 100% satisfait. Tout le monde aura été servi : les familles fans de Petit Bateau avec l'agaçant mais triomphal Let Me Alone, les fans avec les guitares toujours aussi rugissantes de Sebastien Hoog mais aussi les curieux avec la présence de 4/5 nouvelles chansons -dont la saisissante Don't You Know- au goût plus pop rock que les anciennes.

Seront aussi servis les voyeurs avec 2h de dandinement irrésistiblement sexy, ponctué par des pics de lachers d'hormones lorsque la sauvage Izïa (pantalon moulant en cuir, talons de 10cm et haut transparent) incite à "bouger son body et son boul" sur Disco Ball.


Et si on l'avait trouvée un poil timide lors de son passage en oct 2009 pour Ground Zero au Splendid, la jeune Izïa, tout juste 20 ans, a muri et sait maintenant quoi dire à ces foutus pervers quand ceux-ci gueulent le traditionnel "à poil" avec des réponses à base de "toi, tu... tu me casses les couilles !", avant de s'inventer un monde où on s'exciterait en regardant l'autre en pull.
Et c'est ça qu'on aime chez elle : chaque soir, elle garde la même fraicheur, le même caractère naturel et spontané, qui laissera une osmose totale entre public ("dis donc, à Lille on est motivés" dès le 2e titre) et groupe.


On pourrait critiquer la mise en scène carrée de ce qui devient un spectacle (de la destruction de la batterie jusqu'aux lancers de micro) mais il n'y a pas de doute : ce soir, il se passe quelque chose. Un quelque chose sous forme de dialogue avec la salle à propos d'un certain Jean-Mich' qui retardera le début de son titre solo Life Is Going Down.
Ce quelque chose qui l'aura poussée à rallonger sa setlist d'une reprise mémorable de Rollin' On The River de Tina Turner et d'un Hey Bitch percutant.
Ce quelque chose qui aura aussi provoqué le malaise d'une spectatrice une fois les lumières rallumées.

Ce quelque chose, cet ouragan nommé Izïa, saura-t-il survivre à l'étape difficile du 2e album ? Après un concert pareil, on ne peut qu'avoir confiance en l'avenir et en ce fameux 'rock'n'roll' qu'elle chérit tant.

samedi 30 octobre 2010

[GROUND ZERO] Health @ Péniche 29/10/10


En arrivant ce soir à notre Péniche maintenant chérie, on sent qu'on va assister à un concert pas comme les autres.


Sont présents ce soir les rescapés de la soirée bulldozer Crystal Castles de l'aéronef, qu'ils soient fans de Health ou simples curieux attirés par la réputation de l'un des groupes les + fous du moment. Fous car indéfinissables : quand certains s'essayent à leur coller une étiquette, un style défini, ils nous démontrent en live qu'Health ne s'analysent pas mais se vit, à l'image des quelques fans qui se prêtent devant à des danses conceptuelles mais complètement physiques.


Le set est violent, tribal et retourne la péniche en seulement 45 min. Aucun répit, aucun temps mort pour applaudir ne sera accordé au public du moment où le groupe a pris possession de la scène ("Hello, we are Health from L.A.") jusqu'au mini rappel d'une minute quinze secondes montre en main.
Malgré les apparences (leur batteur semble tout droit sorti d'un groupe de métal mexicain), les 4 guys montrent une sensibilité étonnante. Derrière une batterie style F1 soutenue par un tom supplémentaire, la masse de son qui se dégage n'est pas pour autant assommante : les envolées Thom Yorkienne du jeune chanteur s'accordent à merveille avec les 2 guitares tantôt planantes, tantôt déchirantes.


Health nous emmène pour un voyage hors temps, dans un univers parallèle mené par l'étalon John Famiglietti, guitariste contrarié qui, un jour, a finalement adopté sa basse comme une guitare.

L'atterissage est dur et le passager vexé après un temps de vol aussi court. Et puisque le public est meilleur critique musical que le "critique" en charge de "juger" le concert, je vais finir ma review (riche, à l'image du live) par une réflexion entendue une fois sortie du bateau : "C'était trop bien mais trop court".

[GROUND ZERO] Gush + Hey Hey My My + Zak Laughed au Splendid 28-10-10


C'est dans un Splendid étrangement peu rempli et composé à 70% de filles que Zak Laughed, ados de 17 ans repéré il y a un an grâce à sa pépite folk The Last Memories of my Old House, entre en scène avec son groupe, The Hobos Company.
Ils nous embarquent alors pour 45 longues minutes de pop gentillette, entrainée par des musiciens carrés et sérieux... mais peut-être trop sérieux. Aucune communication avec le public (pourtant plutôt sympathique) si on oublie la mini présentation de début de set, bafouillée par un Zak timide et sans réelle présence.
Mais Zak a mué (ouf) et remplit malgré tout le contrat en donnant le minimum syndical (on restera marqué par l'absence du tubesque Each Day)... Au final, seule la reprise des Feelies aura valu le coup... Dommage.


Après avoir patienté avec l'album de Philippe Katerine dans les oreilles, voici venir les très attendus Hey Hey My My. En effet, c'est pour Ground Zero que le groupe fait sa première date lilloise depuis leur 360° musical (ou comment passer de la folk pure et dure au pop/rock commercial) avec la sortie du deuxième album qui porte très bien son nom : A Sudden Change Of Mood.
Ils sont maintenant avec leur nouveau batteur un véritable trio, soutenu sur scène par un bassiste surement un peu sourd pour avoir poussé d'un poil trop fort le son de sa basse. Mais l'énergie adolescente dégagée par le groupe est communicative grâce à des Oh Lord!, We're Not Meant To Last et Not Fun Anymore efficaces.


Et tandis que le live s'ouvre sur un I Need Some Time électrisé, la première galette est (presque puisqu'on notera la présence de Too Much Space) complètement oubliée, au grand désespoir des fans de la première heure.
Enfin, le groupe nous surprend une fois de plus en copiant le Zak Laughed style : mis à part une petite vanne ("on est content de jouer dans la banlieue de Tourcoing"), aucun contact avec le public présent au Splendid.. est-ce le timing ultra serré qui aurait mis la pression au groupe ? Le mystère reste entier !


Après Katerine, Blur pour nous faire patienter. Décidément, les soirées Ground Zero ont tout pour plaire... surtout quand la tête d'affiche se nomme Gush.
Découverts en 1ere partie de -M- il y a déjà un an à l'Aéro, les 4 gars en sont à leur 5e grosse date dans la région et connaissent maintenant la recette magique d'un live réussi : on surjoue, on fait chanter et taper des mains le public et surtout, on saute, on crie... on bouge. Car n'importe quel quidam ne peut être un Gush. Il faut avoir beaucoup d'endurance pour faire partie du boys band. En effet, entre les grosses scènes de festivals et les petites salles de villages, ils tournent depuis une longue année, à raison parfois d'une date par soir.

[ PHOTO : ELEONOR DELECLUSE ]

Aucune trace de fatigue ici, loin de là ! La Gushmania est en marche pour presque 1h20 d'osmose complète entre le groupe et SON public (principalement issu de la gente féminine). L'album Everyone's God est presque entièrement joué et le set est agrémenté de nouvelles bombes toutes aussi plaisantes que les plus vieilles.


Pendant que les fans se délectent une fois de plus, les novices sont hypnotisé par la folie, l'ouragan Gush. Des rites apparaissent même dans la fosse; ainsi, pour Let's Burn Again, des fans aux barrières sortent le produit à bulles en référence au clip.
Le rappel sur Vondelpark est fatal, et afin de calmer les 350 personnes présentes, rien de mieux qu'un Jealousy unplugged. Le groupe, déjà agréablement surpris par l'accueil qui lui était réservé, aura même le droit à un Joyeux anniversaire repris en choeur par le public pour Xavier (claveriste/guitaris...enfin multi-instrumentiste, comme les autres).


23h20 : clap de fin, tout le monde descend, bonne nuit et faites de beaux rêves, surtout.

mercredi 27 octobre 2010

[GROUND ZERO] The Experimental Tropic Blues Band + Driving Dead Girl @ La Péniche 26/10/10


Chez AGDL, on ne néglige jamais la programmation d'un plateau et la Belgique est ainsi à l'honneur pour la soirée d'ouverture de la 3e édition de Ground Zero, qui s'étale maintenant sur 3 semaines. Et la barre est très haute après la première soirée à la Péniche !


La salle est déjà presque remplie quand les Driving Dead Girl ouvrent le bal. Un set carré, efficace où on aura vu des pratiques étonnantes puisque le chanteur ira jusqu'à vider une bière dans la bouche d'un fan et le guitariste jusqu'à donner son instrument au même fan.

Musicalement, on est à cheval entre le hard rock et le blues mais au final, la setlist d'une grosse dizaine de morceaux parait assez longue pour nos oreilles un peu lassées.


Ce qui manquait surtout au groupe précédent était l'expérience, le professionnalisme, qui sera clairement affiché par la tête d'affiche du soir : The Experimental Tropic Blues Band. Repérés il y a maintenant un an en première partie de Jon Spencer et ses Heavy Trash au Grand Mix, c'est avec impatience qu'on commençait à compter les jours qui nous séparaient du live de ce soir.

Ce ne fut pas pour rien : de retour avec leur nouvel album explosif, Captain Boogie, le trio infernal aura craché pendant plus d'une heure son rockabilly/trash/blues avec classe, élégance et sueur.


La tâche était à la base difficile : tout en étant proches des fans extrêmes, il fallait attirer le public pas forcément conquis d'avance (et invité pour une partie). Et c'est le carton plein : le groupe déverse son avalanche de blues amélioré sans complexe.

Dans la salle, on enlève le haut devant (garçons et filles) tandis que derrière, on fait exploser les recettes du bar afin de s'hydrater dans cette péniche surchauffée. Ça tape méchamment du pied (voir plus si affinité.. et il y a eu affinité !) devant cette orgie musicale, quitte à se chopper une élongation des tendons.


La conclusion, elle est simple : pas besoin de s'appeler Doherty ou Zaz pour faire bander tout une salle : ce soir, les "Expé" ont livré un show aussi fou que leur nom, aussi bordélique qu'un concert des Wampas (dans le genre je slame dès la 3e chanson), aussi classe qu'un vieux groupe de 40 ans de carrière derrière lui. Un set tout simplement aussi bon que les Inspector Cluzo, Heavy, Paperboy Reed ou même Stooges cette année.


Une grande leçon de rock'n'roll mais surtout une claque dans la gueule des 100 chanceux (eh oui, concert soldout) présents pour l'un (voir le meilleur) des concert(s) de l'année 2010 : mais Mr. Ground Zero à la tête de jack nous réserve encore bien des surprises..

mardi 26 octobre 2010

Doll & The Kicks @ Péniche 20/10/10


La Poupée et les Coups de pied sont sur un bateau.
Mais, si personne ce soir ne finira à l'eau, la poupée rebelle Hannah Scanlon aura en tout cas eu le mérite de mouiller le tee-shirt pour ce concert gratuit gentillement organisé par la Péniche.



La chanteuse est plus que convaincante : sautillante, étrangement possédée avec une assurance folle, elle nous emmène avec son groupe dans un set certes court mais suffisant et surtout entièrement live (ce qui devient rare de nos jours).


Le quatuor de Brighton joue en clignotant entre une pop/rock commerciale sur fond de choeurs poussifs (Roll Up The Red Carpet) et une indie pop soutenue par une basse groovy (You Turn Up).
Cette dernière est beaucoup plus efficace et permet de captiver pendant 45 min un public venu pour la plupart par simple curiosité et qui aura tapé du pied on the boat tout le long du set.


Timides en réalité, le groupe a finalement marqué les esprits par sa prestation sympathique et part une seconde fois victorieux, après un International conquis la veille dans la capitale.


[ PHOTOS : MATHILDA LEFORT POUR NO LIMITS ]


http://www.myspace.com/dollandthekicks