dimanche 15 août 2010

Hot summer : Dour - Day 4

Et puisque les programmateurs français n'auront pas cette année réussi à faire des line up r'n'r et cohérents, me voilà parti pour une 2e cure d'accent belge une fois, cette fois-ci moins commercial mais pas forcément moins gros que les Ardentes puisque Dour accueille 200 bands sur 6 scènes durant 4 jours. La classe, le tout comme chez nos copains liégeois sous un temps caniculaire idéal.

Le festival rassemblant wallons, flamands et français garde-t-il toujours son titre de Woodstock belge ? Oui, à en croire les 15 000 campeurs, les scènes pouraves, la populasse densément réunie sur un pauvre champ qui a un an pour s'en remettre mais aussi à en croire la diversité, autant dans le public que sur scène et si elle pourrait dissuader un main squarien, elle n'aura gêné personne durant les 4 jours et fait la richesse même du "best medium-sized festival" européen. Forcément on n'est plus en 1968 et aucun festivalier n'aura loupé les envahissantes pubs pour Jupiler (ah, douce Belgique..) ou Coca (ah, douce mondialisation..), des chapeaux aux saloons en passant par les put...euh les gentilles madames qui ont rafraichi les festivaliers.

On aura donc choisi la journée de clôture cette année et elle devait plutôt bien commencer avec les Curry&Coco, jeune duo lillois chouchou du Grand Mix dont l'album We Are Beauty est sorti en avril dernier. Et rien n'arrête nos lillois, qui avait fait un showcase remarqué à la fnouc en juin. Ils jouent à 14h40 devant un Dance Hall clairsemé des rares festivaliers qui auront réussi à se lever avant 14h? Ils s'en foutent, feront bouger les têtes et chanter avec leurs tubes dance-rock et joue même avec ça ("vous êtes déjà ou encore bourrés?") Ils enchainent les festivals sans vacances ? Nos warriors ne s'arrêtent pas et envoient leurs bombes prénommées Who's Next ou Sex Is Fashion sans se poser de question et la batterie déjà F1 sur le cd prend tout son sens en live. Dommage que cette dernière aura fait la gueule et malgré quelques essais, les problèmes techniques vont gâcher un beau set, finalement écourté de 10 min. Tant pis, on verra ça à la rentrée !

Changement de registre (habituel à Dour) et passage à la Red Frequency open air stage pour apprécier une bière à la main la folie qui envahit autant le public que la scène pour le reggae français des Danakil. La suite sera aussi nice avec le rock planant foalsien instrumental des Errors. Instrumental, c'est sympa, mais dans le cas du groupe originaire de Glasgow, on aimerait un décollage en forme de chant pour nous faire vraiment kiffer. Dommage, d'autant que la musique reste intéressante. Après Foals, influence BBBurnes dopés au r'n'r avec les gentils belges de Van Jets. Et vas-y que je fais semblant de monter sur les drums ou de faire des solos de faux guitar hero, et vas-y que je fais chanter le public composé à majorité de groupies belges (on qualifierait ça de 'phénomène') sur des airs qui te restent dans le ciboulo après la fin du set... mignon.

18h. Alors que le site se remplit pour la dernière louche de groupes et que les derniers campeurs se réveillent, les choses sérieuses commencent.. dans la Petite Maison dans la Prairie (pas la série, la scène) avec Dieu, ou enfin presque. Je dis Dieu car le leader des israéliens de Monotonix pourrait passer des castings pour son sosie. Enfin bref : cheveux longs, barbe et surtout, à la différence de God, folie mentale. Mais de la bonne hein. Cette folie r'n'r de plus en plus rare de nos jours. Celle qui pousse à passer le set entier dans la fosse avec ton gratteux à slamer, escalader puis sauter, pogoter, jouer des drums porté et tout ça .. en caleçon (l'occasion pour les rares photographes kamikazes de prendre des photos X disgusting mais impressionnantes). Le staff est sur scène (la vraie) et contemple l'énorme bordel éphémère. Pendant que le maître occupe la partie gauche, les autres pogotent et inversement. Après fait asseoir avant de se lever tout le chapiteau ("stand fucking up") et annoncé une "fucking fight" entre un belge et un toulousain, le groupe finira son set hors chapiteau en escaladant le bar. Les bières volent, le public devient fou, il est 19h et la soirée (journée pour certains) peut commencer.

Et tandis que les festivaliers cherchent encore de l'ombre sous les arbres et que les madames de chez chutchutpasdemarque distribuent encore de la crème solaire et des lingettes (utiles au bout de 4 jours sans douche), direction le Club Circuit Marquee pour un changement radical de style : ici on est belles, sages, souriantes et on dit pas de gros mots, on écourte le set et on s'appelle les Dum Dum Girls, alias les Plasticines américaines. Si elles sont musicalement plus pertinentes que la version française, cette riposte devient vite lassante et c'est surtout à voir qu'il y a et ce sont pas les groupis (sans 'e') à la barrière demandant un rappel (voir + si affinités..) qui diront le contraire. Passons.

Et c'est en devant faire des choix dans le line up qu'on reconnait la qualité de la programmation de cette dernière journée : adieu donc la bonne world music des Tinariwen ou le rock Archie Bronson Outfit mais aussi le r'n'r 70's des vieux Sonics ou l'électro-pop sauvagement provocatrice du duo français Sexy Sushi.

La chaleur a baissé, la Last Arena n'est pas trop encombrée. Les conditions optimales pour le set des mythiques Raveonettes. Et ce fut réussi de chez réussi si on oublie les quelques larsen et le bruit du foutu stand Coca. Classe et sobriété, les éléments du live savamment orchestré par le duo Sune Rose Wagner - Sharin Foo. Multi-instrumentistes, les membres du groupe nous donnent des frissons avec leur setlist parfaite. Un des meilleurs moments de la journée, partagé autant par le band que les festivaliers présents et ayant renoncés à la musique populaire et banale des Balkan Beat Box (et parce qu'une grosse ambiance ne fait pas toute la réussite d'un live). On décide alors de man-ger et non de voir Giant Sand, de peur d'être déçu après la beauté des Raveonettes. Détour par les 'water' : berk.

C'est au moment du sublime Dour sunset que John Stargasm (qui a troqué son smocking contre une veste en jean et un jean noir troué) débarque avec ses Ghinzu, électrisant la foule réunit en masse avec une setlist surprenante : enchainement jouissif de Take It Easy, Cold Love et Do You Read Me. Et c'est ça qui fait plaisir avec les bruxellois : ne se reposant pas sur la force et l'engrenage solide mis en place lors de leur tournée à rallonge, ils se renouvellent à chaque fois, preuve avec l'exclusive reprise du classique Killing In The Name Of des Rage, réussie et ravageuse. L'heure passe vite et il est 23h05 quand le band quitte la stage, victorieux. Wow.

On aimerait maintenant, afin de digérer correctement le concert, que les castors coupent les fils de la sono assomante du saloon Jupiler mais non et puis il est l'heure d'aller apprécier le set du faux hippie du XXie, Devendra Banhart, qui s'est coupé les tifs, assez pour nous turlupiner durant tout le set à savoir si c'est mieux ou pas. Dur dur et sa pop joyeuse aura au moins eu le mérite de nous donner la pêche tout en restant musicalement correct. Un peu d'humour, une bonne présence de la part de Mr Ifeellikeachild.

Vient enfin le tour de Calvin Harris en live, et c'est important de le préciser car au final, il nous aura donné le goût du live par rapport au Dj set qui demande un taux d'alcool dans le sang minimum. La Last Arena va se transformer en dancefloor géant avec un public majoritairement jeune. Tandis que ses musicos deviennent fous, Calvin, lui, reste sage et propre et devient vite énervant en carburant au "thank you very much" à chaque fin de titre. Énervant aussi en survoltant (gâchis!) le megatube Acceptable In The 80's.

Et pendant que les Air guitariens se ridiculisent, il est l'heure de faire un dernier tour du site, d'avaler la dernière frite-mayo et de refuser pour la dernière fois du shit. Dour est crade, Dour est fatigué mais Dour a clôturé en beauté sa 22e édition et peut maintenant hiberner pendant une longue année. See ya !

vendredi 13 août 2010

Hot summer : Main Square Festival - Day 2



Offrons tout d'abord un rapide historique du Main Square Festival pour certains de nos chers lecteurs qui, comme des milliers de festivaliers, squattent Arras chaque premier week-end de Juillet.
Car le festival de France Trouduc (oups, Leduc) n'a pas eu une vie très facile depuis sa création, il y a 6 ans. Ou peut-être trop facile, selon de nombreux amateurs de musique en France, qu'ils soient programmateurs de petits festivals (parce que les Vieilles Charrues, avec leur ¼ de siècle d'expérience, n'ont rien à faire dans l'histoire) ou de salles de concert locales, on pense ici au réseau RAOUL dans ch'nord. Tous auront finalement gueulé d'une manière ou d'une autre quand la fameuse France Leduc annonce son partenariat en 2008 avec Herman Schueremans, patron du gros Werchter belge, qui aura permis d'accueillir les (trop) rares Radiohead sur la superbe Grand Place d'Arras.

What is the fuckin problem ? C'est que passer du duo Tryo/Indo aux machines nommées Radiohead, Mika ou Chemical Brothers en un an seulement paraît assez louche. Et pour cause, FLP a en fait signé un pacte avec le « diable », entendez ici Live Nation, le plus gros producteur de concerts au monde, rejeté à de nombreuses reprises par tous les festivals français, jusqu'en 2008 donc.

A l'époque, la presse musicale locale se déchaine (« le loup dans la bergerie ») mais le grand public s'en fout. La journée Radiohead est chère (60 euros) mais complète (25 000 tickets).
Mais encore une fois, où est le problème ?
C'est que le Virgin Square Festival a installé en 3 ans une foutue concurrence déloyale : des prix pas donnés pour des groupes à tubes fmisés à mort et un public présent par tous les prix, quitte à économiser l'année et réduire la consommation de concerts en salle. Au niveau estival, c'est la guerre (les Eurocks ont enfin trouvé le rival) ou la mort (le jeune festival de Nieppe, à qui on a volé la tête d'affiche, les Stereophonics. Paix à son âme).
Mais c'est facile de demander de l'aide : Live Nation aura presque bouffé France Leduc à la veille de l'édition 2010, se retrouvant même à un moment, privée de visite sur le site de la Citadelle.




La Citadelle, puisqu'on aborde le sujet : un nouveau site pour accueillir encore plus de festivaliers et surtout une sorte (disons une sorte puisque le problème de 'cohérence musicale' n'a pas encore été réglé) de réponse aux attaques du genre 'c'est pas un vrai festival'.


Cette année c'est donc un vrai camping, un vrai site boisé, un vrai système de gobelets réutilisables (euuh non pardon, ça, on a pas encore compris que ça pouvait être utile histoire de laisser un site propre) mais surtout, face à la plus haute scène du monde (17 mètres de hauteur pour la main stage), une deuxième scène, plutôt intéressante, dont la prog' a d'abord été proposée, ridiculement genre big joke, aux salles RAOUL.
Des middle names donc, avec une dose assez sympa de régional. Ne nous emballons pas, le main square restera le main square et les explosifs lillois de Skip The Use se sont vus coupés les micros dimanche parce qu'ils avaient dépassés leur temps de set .. Au final le groupe, aidé par le public surchauffé, a gagné cette minable guerre qui aura choqué tout le monde (ça se fait de virer de chez toi des invités parce qu'ils restent un peu trop longtemps et puis bon, c'est pas des stars?!).


Si le vendredi commercial et le gâchis (Pink, Rammstein) du dimanche n'étaient pas très attirants, la journée du samedi était éclectique mais plutôt bien foutue. Au niveau météo, à Arras, ça passe ou ça casse : tandis que 2008 a trempé les pavés de la grand place, 2009 les aura ensuite bien séchés. L'élan caniculaire a donc été stoppé cette année avec des orages perturbant La Roux le vendredi et une pluie miraculeusement évitée durant le set de Ben Harper samedi (comme durant le set du même Ben à Liège 7 jours plus tard, marrant).


Pluie donc pour les 2 premiers set de la journée du samedi, tous deux régionaux : d'un côté le hard rock puissant et ambitieux des Zoe (drôle de nom pour un groupe qui voudrait concurrencer Airbourne) et de l'autre les hippies (long vie au jogging!) lillois du XXIe, TV Glory.


Et même s'ils se font faits écrasés par les Skip The Use lors des sélections de Bourges, ils ne sont pas pour autant mauvais, et surement plus novateurs que ces derniers : une musique simpliste mais colorée, au beat électronique qui fait taper du pied. On fera abstraction des remarques loufoques (inutiles, vous dites ?!) du leader (à la tête de Didier Super) du genre 'vous le voyez pas mais il y a une mouche sur mes lunettes depuis tout à l'heure'.

Suit ensuite une petite pensée pour ce qui était, pour certains, le groupe de la journée, les Wolfmother, qui ont annulé, le superleader, Andrew Stockdale, étant malade. Lily Wood & The Prick pour remplacer. Pas le remplacement le + cohérent qu'il y aurait pu avoir, c'est sûr, mais il faut reconnaître que le duo frenchygentil, accompagné de deux autres musicos, en a quand même dans le ventre et aura séduit, malgré la taille démesurée de la main stage, la foule de plus en plus dense.


Mais le premier temps fort de la journée vient de la Green Room avec les nouveaux Beatles français (comparaison facile, ok) : Gush, composé de deux frères et les membres, multi-instrumentistes, venant tous d'expériences musicales différentes (le batteur est celui de la galette d'Izia)
.


Grosse caisse en moumoute & look dandy 60's, ils nous avaient bluffés d'abord en première partie de la tournée petites salles de -M- puis en showcase fnouc et là, c'est la confirmation.


Les 4 guys envoient une énergie follement kitsh à 15h de l'aprem, font revenir le soleil et les sourires. Le public est conquis et cela doit devenir une habitude pour LE groupe qui n'aura pas pris de vacances cet été.


A peine remis de la tornade Gush qu'on se retrouve à courir car Julian Casablancas est déjà monté on the main stage. Et quoi de plus kiffant que de piquer un sprint sur Hard To Explain, première reprise des regrettés (mais bientôt renaissants) Strokes offerte au public arrageois, qui s'en foutra pas mal, immobile pour une grosse partie durant tout le set sauf sur les single 11th Dimension et Out Of The Blue.

En même temps le son est crade, le Julian imite presque le public mais est pardonné à moitié quand il s'essaye au français dans une sorte de communication avec le public où on comprendra que lui-même savait que la plupart des festivaliers étaient venus pour Pearl Jam et non, malheureusement, pour l'un des génies musicaux du XXIe. Conséquence : pas de Reptilia, gardé bien au chaud pour les bretons deux semaines plus tard.


On attendait beaucoup des Phoenix : de retour à Arras après l'année de la consécration, autant en France qu'aux States, Thomas Mars et ses copains avaient un peu la pression. Pas forcément pour rien, puisqu'ils auront offert un des meilleurs lives grâce à une communion croissante au cours du set avec leur public jusqu'à l'apothéose, 1901, qui a certainement gagné le statut de meilleur chanson de la journée.

Et ça se voit sur autant sur scène que dans le public : une pêche générale, des sourires et une performance qui fait la nique à tous les cons qui gueulent que la musique française est morte.



Il se passe un truc et Thomas Mars, grand meneur de cette timide mais magique messe musicale, va même jusqu'à s'allonger, caché derrière les retours, durant cinq longues minutes parce que Phoenix est avant tout un groupe. Un grand groupe.



19h25 et il est déjà l'heure de la 3e louche (d'abord en intimiste à l'aéro puis au zénith) de -M- pour la grande tournée Mister Mystère.



Réduit au format festival (à quand une tête d'affiche française pour le main square..?), le show de -M- et son supergroupe (big up à Elise Blanchard, bassiste aux doigts de fée) ressemble à un best-of, sorte de long échantillon alléchant du vrai concert qui pourrait alors vexer les vieux fans avec l'absence d'anciens tubes.



Si le grand Matthieu Chédid arrive à captiver la foule entière à coup de solos à chaque fois grandioses, lancers de cornflakes ou de jevousfaittousasseoir, le set paraît quand même répétitif au bout de la 3e fois car chronométré, très calculé et orchestré d'une manière un poil trop carrée.




La magie se brise donc au final et on ne peut que conseiller de vivre l'expérience -M- en live, mais peut-être qu'une seule fois.



Vous avez compris, la qualité musicale aura donc été croissante tout au long de la journée, pour le plus grand plaisir des tympans des 35 000 festivaliers. La suite s'appelle Ben Harper, de retour cet été avec son groupe de rock, The Relentless7. Et pas n'importe quel groupe. Modestes mais impressionnants, les 3 musicos s'effacent derrière le charisme et l'aisance d'un Ben Harper qui, après avoir pris en otage la scène pour un long début acoustique solo, s'éclate ensuite tel un ado qui découvre le blues dans son garage. Dans son garage, peut-être, mais avec la même qualité technique qui nous avait bluffé à Londres une semaine plus tôt.


Et là arrive toute la particularité des concerts de Ben Harper : la setlist est différente à chaque date. Et celle d'Arras s'affiche clairement + accessible que celle de LDN avec la simple présence de Diamonds On The Inside et Keep It Together (So I Can Fall Apart).

Enfin.. Londres, Arras, quelque soit la city l'hystérie est la même quand Eddie Vedder pointe le bout de son nez pour interpréter avec Ben la reprise de Queen Under Pressure, qui a le don de mettre tout le monde d'accord. Bref, une heure trente de frissons blues, revigorants et assommants malgré l'absence, encore une fois, de la bombe Shimmer & Shine.


Et si le festivalier croit qu'il a un peu de temps devant lui avant les vieux Pearl Jam pour digérer le concert de Ben, il se trompe. Le fou nommé Taylor Hawkins, à l'origine batteur des Foo Fighters, tape déjà sur sa batterie centrale sur la Green Room tandis que son groupe, The Coattail Riders, essaye de le suivre.
Et vas-y que je te pète les oreilles avec mon heavy metal rock rentre-dedans, et vas-y que je tape heavy sur mes drums .. et si certains ont envie de trouver le disjoncteur, il faut avouer que le Taylor aux cheveux longs comble avec succès le trou entre les 2 légendes de la journée (Harper/Vedder) et ça fait plutôt du bien.


Alors, comment un gars né en 1994 vit un concert des Pearl Jam (rivaux des Nirvana dans les 90's) en 2010 ? Assez bien finalement.
Les 17 mètres de hauteur de la main fuckin big stage prennent tout leur sens avec un lightshow monstrueux pour une foule géante. Les deux (longues?) heures de live auront satisfait les fans de la première heure, réunis en masse à Arras pour la seule date française du groupe durant leur (dernière?) tournée. La moyenne d'âge avoisine donc les 30/35 ans et qui dit la trentaine dit pas forcément babacool : dès la fin du set de Ben Harper ça se bouscule, comme d'habitude, pour être au premier rang et pendant le set bah ça gueule, normal.
Ça gueule bourré, ça chante groupie mais ça fait du bruit dans la fosse, tous vénérant le grand Eddie, majestueux ce soir et encore plus imposant quand son ombre se reflète sur la superbe chapelle de la citadelle d'Arras. La classe. Du respect, beaucoup de respect, qu'on aime ou pas le gros rock américain assez popisé pour devenir des fois un peu ennuyeux quand on est pas fan.
Mais on en demandait pas plus après la claque Ben Harper : quand le live de Ben était hypnotisant musicalement, le show d'Eddie est hypnotisant visuellement et rééquilibre donc la balance.


On a beau critiqué chaque année les nombreux défauts du festival d'Arras, on arrive chaque année à éviter le détour pat Belfort et reste toujours impatients à l'heure de Noël de connaître les noms pour la future édition.

Et pour 2011 alors ? Quand les Rolling Stones parlent d'une tournée d'adieu (la blague) et Téléphone d'un comeback, les rumeurs s'emballent. Chaque année on ressort les même stupides noms, à base d'AC/DC et de Red Hot .. Et si la mère France Leduc sera mise un peu à l'écart, Live Nation ne lâchera pas la France et a déjà envahi le sud avec le Big Festival (bouuh le nom de bouseux) de Biarritz. Le rock business a de beaux jours devant lui.

[ PHOTOS : Maxime Brossard + DPC, J.Pouille et Lillelanuit]

mercredi 11 août 2010

Hot summer : Hard Rock Calling - Day 1


Ne perdons pas les bonnes habitudes. Car oui, depuis 2006, le Hard Rock Beer Calling, grosse machine hardrockcafo-livenationienne, prend ses quartiers (d'été) à Hard Park, LDN.
100 000 hard rockeurs, buveurs, footeux, trentenaires ou même ados réunis pour three days de folie avec un hard plateau de hard stars (on se souvient tous du live mémorable l'an dernier du Boss, Bruce Springteen en personne, immortalisé sur un cd magique. Cette année, ça aura été le tour de Sir Paul McCartney).


Imaginez vous un festival tel un mini-Woodstock du XXIe au plein coeur de la capitale anglaise. Woodstock spirit es-tu là ? Oui, à en compter le nombre de branleurs posés dans l'herbe dégueu du Central Park londonien, arborant toutes sortes de tee-shirts, allant des Killers (tête d'affiche 2009, ah quand même!) aux Black Keys en passant par Pearl Jam qui font tonight leur come-back anglais. Woodstock ouais, à voir le nombre hallucinant de bouteilles en verre (et c'est rare de nos jours dans les festivals) de beer qui décorent ce triste parc, anti-bière s'abstenir.
Et ici la tradition c'est les feux de camp de bouteilles vertes disséminés un peu partout et autour desquels nos buveurs (largement majoritaires) se rassemblent.


Prenant le tube à 17h11, j'arrive en courant au box office à 17h36, avec en fond mes suédois chéris, les Hives, qui ont déjà entamé leur set avec entre autres Civilization's Dying, leur reprise estivale des Zero Boys et extraite de leur EP, Tarred and Feathered. Devant une queue monstre à mourir et pris de panique, je demande au premier vigile si la soirée n'est pas soldout. Il me présente alors, miracle miracle, un couple qui a "gagné des places à la radio" et les revend ... 40£. Bonne affaire ('bargain'), tout le monde est content ('happy end'). J'envoie alors bouler le fouilleur de sac et pique un sprint marathonien jusqu'à la main stage : après un Try It Again efficace, voici le classique Hate To Say I Told You So qui commence.





Le groupe est déchainé, occupe l'espace (vaste) à merveille, le public kiffe sans exploser, il fait beau. Le rêve. Enchainement divin avec Walk Idiot Walk, le public frappe des mains avant la "grande explosion", comprenez le ravageur Tick Tick Boom. C'est sur ce titre que le groupe joue aux statues du musée Tussauds pendant une bonne longue minute, avec gros plans caméras sur les têtes, du bonheur.
Et pour clôturer le court (mais pourquoi?) set, rien de mieux que l'habituel final, Return The Flavour et son 'wohooohohohoho' communicatif. Des bouteilles de bières volent à des dizaines de mètres de hauteur. Fin.


Puis Ben Harper, son supergroupe, The Relentless7 et surtout son superteeshirt qui fait tâche pour une soirée Live Nation : Art Is Activism. Le public londonien, chauffé à bloc par les tubes des Hives, aura été déçu.. aucun pogo, aucun cri, aucune larme à déplorer pendant le live. Quelques applaudissements timides en fin de chansons, c'est tout.
Et pour cause : le Ben en question s'étant libéré de la chanson hit single, Better Way, il a ensuite livré une prestation musicalement parlant au top, sous forme de jam sessions déstructurées et décoiffantes mais malheureusement un peu plates pour un Hyde Park qui a envie de faire la fête.


Des délires rock'n'roll, des pointes blues mais rien à retenir, rien dans l'oreille, le nouveau Ben Harper ne fait pas l'unanimité, sauf quand il ramène on stage Eddie Vedder pour une reprise de Queen : l'hystérie collective. Un très bon aperçu de la fin de soirée, soldout, méga attendue et méga réussie.


[ PHOTOS : Hard Rock Café, Big Rock Cat, Jessica Gilbert ]