samedi 7 mai 2011

Noah & The Whale + Geoff Mendelson @ Aéronef 26/04/2011





Deux concerts (et pas des moindres) étaient proposés en ce mardi soir aux baroudeurs lillois : Noah & The Whale à l'Aéronef et le génie montant de James Blake au Grand Mix. Deux villes, deux univers et surtout deux publics si on se fit à la présence en masse de flamands dans le club de la salle euralilloise.
Vous avez compris, on s'est retournés plusieurs fois le ciboulot avant de faire notre choix et même si l'argument de la proximité a honteusement pesé un poids dans celui-ci, on avait avant tout besoin de pop gentille et apaisante avant l'enchainement fatal de Motorama + Bonaparte des deux soirs suivants.

On sirote notre jus de mange au bar quand Geoff Mendelson, guitare à la main, investit la scène.
Plus qu'un simple songwriter local, ce lillois est un véritable artiste : son talent s'illustre aussi bien sur le plan visuel que musical. Toutes ses productions sont soignées, aussi bien l'album Home Birth réalisé avec son projet expérimental The Elder Threat Block en juin 2009 que le dernier accouchement en date, All Around Someone Else, touchant hommage au mouvement "post-folk" dont il affirme en faire partie.
Cet LP, écoutable sur Bandcamp depuis novembre dernier, mêle élans pop enthousiastes (My Side) et ballades nostalgiques (la fragile mais percutante I Made It All Wrong) et l'artiste prend surtout le risque d'y ajouter les choeurs, violon et clarinette de ses acolytes de The Spasmodic Joy. Le résultat est bluffant, autant accompagné que seul, comme ce soir.
Un silence religieux envahit l'audience et on prête volontiers une oreille, même du côté du bar, au subtil équilibre entre la voix imposante du chanteur et la guitare envoutante du musicien.

Une fois les lumières rallumées, les exclamations de spectateurs surpris de son origine lilloise fusent. Après une ouverture (déjà) remarquée des Wild Beasts il y a un peu plus d'un an dans la même salle, on espère maintenant que le troisième passage à l'Aéronef sera accompagné d'une plus grande médiatisation pour ce jeune lillois discret mais talentueux.


Pas de grande surprise pour la suite de la soirée. Le groupe dont le nom est tiré d'un film de Noah Baumbach a offert une petite heure trente de douceur musicale. Un moment finalement hors espace-temps qui aura permis aux fans et curieux de s'échapper de notre monde instable et craintif pour s'exiler sur une autre planète, découverte en 2008 avec la publication de leur premier album au nom plutôt évocateur, The World Lays Me Down.


Le voyage s'est déroulé sans zone de turbulences à bord d'un aéronef qui ne demandait que ça, et l'atterrissage a été délicieusement orchestré par le Noah & The Whale eux-mêmes avec Blue Skies, deuxième single de The First Days Of Spring (2009), mais surtout ballade rassurante aux choeurs aériens.
Rassurants, c'est une des nombreuses qualités du charismatique Charlie Fink et de son groupe costumé. Leur indie folk est de plus en plus optimiste (le dernier effort ayant un single répondant au nom de L.I.F.E.G.O.E.S.O.N) et contraste ainsi avec la récente vague de groupes défaitistes. Ces londoniens-là, eux, nous enchantent à coups de mélodies jouées au violon ou chantées avec une justesse incomparable.

Les sourires s'affichent clairement sur les visages une fois les lumières rallumées. On voulait rêver et se laisser embarquer, et c'est finalement gagné.






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