jeudi 21 juillet 2011

Live report : le Rock dans tous ses Etats 24&25/06

Nous ne sommes pas du genre à se fier à la première impression et aux apparences mais quand même. Une queue interminable empêchant de voir Dark Dark Dark et Fool's Gold, des vigiles omniprésents et oppressants : voilà les images qu'on garde en tête de notre arrivée au Rock dans Tous ses Etats 2011. L'excuse du rodage nécessaire aux premiers pas d'un festival aurait marché si Evreux n'accueillait pas cette année le festival pour la… 28ème fois.


Nous n'aurons pas non plus vu le prince de la pop francophone Alister dont la prestation ne se résumera qu'à un fond musical plutôt agréable pour planter la tente sur l'hippodrome. Car, il faut l'avouer, la proximité et la cadre verdoyant ne sont pas pour déplaire dans ce festival à taille humaine. Ainsi, c'est dans une ambiance familiale où se mélangent prépubères, mélomanes et même personnes âgées que les concerts se déroulent deux jours durant en alternance entre deux scènes qui se font face.


Au niveau de la programmation, les prises de risques, le point de fort de ce festival normand, dues au défrichage musical (notons quand même le flair des programmateurs par la présence des australiens de Cloud Control) sont compensées par des poids lourds de la scène d'hier (Skunk Anansie, toujours aussi près des étoiles) et d'aujourd'hui (Gaetan Roussel, et ses "clap" à la limite du supportable).

L'éclectisme est aussi une particularité du RDTSE, de l'électro agressif (qui l'est encore plus lorsque qu'il est programmé en début de soirée avec les Atari Teenage Riot le samedi) à la pop lunaire et majestueuse de Dan Bejar et ses Destroyer, en passant par le hip hop ricain des No Surrender ou de Blake Worrel.

En parallèle, la scène locale est loin d'être mise de côté. Locale, peut-être, mais pas bancale : ce week-end aura été l'occasion pour les Concrete Knives de faire de nouveaux adeptes (dont l'infatigable Skin qui aura, au détour d'un tweet, confié avoir flashé sur nos saint-lois préférés) ou pour les Christine, duo surprise du festival qui auront montré, grâce à trois set remarqués, que l'électro est bel et bien une spécialité française.


Et si l'on devait ne retenir que trois prestations sur les deux délicieux jours de concerts, alors notre choix se porterait sur des belges fous, une légende toujours au top et un duo de chez nous.

Tout d'abord, les Experimental Tropic Blues Band qui auront tout donné en ouverture le vendredi : tout en prenant l'autoroute du rockabilly, le trio multiplie les folies comme ce final dantesque, micro dans le caleçon.


La légende répond au nom de Jello Biafra et trente ans après avoir marqué l'histoire du punk avec les Dead Kennedys, il continue de retourner chaque ville où il se produit et se sert de ses titres comme arme de revendication. Au final, une claque puissante de celle qui vous marque pendant plusieurs heures après la fin du spectacle, le tout forcément à des années lumières du politiquement correct.


Enfin, Inspector Cluzo et son blues ravageur from Mont-de-Marsan : injustement boudés par la presse musicale de l'hexagone, c'est en Asie qu'ils continuent de cartonner. Le petit plus de leur prestation à Evreux, au delà de l'ambiance électrique mais bon enfant, aura été la présence de cuivres assurée par leurs "mates".


Si Glastonbury reste da place to be le dernier week-end de juin, le Rock dans Tous ses Etats n'est pas très loin derrière.


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