jeudi 21 juillet 2011

Live report : Dour 14&15&16&17/07




Tout bon mélomane qui se respecte, qu'il soit trentenaire averti ou adolescent novice, se souvient forcément du moment où il a appris la venue de Pulp à Dour, 7 ans et 5 jours après leur première et unique venue, où le déchirant Underwear avait été joué pour la toute première fois, alors que les lyrics n'étaient même pas encore terminées, selon les dires de Sir Jarvis Cocker cette fois-ci.
Que ce soit dans son fil d'actualité faceboukien (un certain 21 mars à 21h01, via un statut pour le moins évocateur "COMMON PEOPLE!") ou par un bouche à oreille efficace, la nouvelle a fait l'effet une bombe pour tous les nostalgiques ou frustrés de ne pas avoir connu les grandes heures de la britpop.
Au final, l'heure quinze subtilement axée sur l'album Different Class se sera révélée comme le meilleur concert de l'année pour sûr, notamment grâce à des interprétations fidèles des nombreux tubes de leur répertoire. Un pas dans le passé, l'autre dans le présent et avant tout beaucoup d'émotion, surtout lorsque Jarvis s'empare de sa 12 cordes pour entonner Something Changed qui n'a, pour le coup, pas changé et rien perdu de sa superbe.
Le lighstshow et les décors subliment le spectacle, l'addition des talonnettes et du déhanché du leader donnent des frissons... on ne peut rester insensible à l'énergie des anglais qui ont prouvé, d'un Do You Remember The First Time ? bluffant jusqu'à un Common People dantesque, qu'ils ne sont pas revenus pour se remplir les poches mais bien pour communier avec leur public et rappeler avec majestuosité les règles de la vraie pop music.

Une Last Arena agrandie, de la boue en veux-tu en voilà et des records d'affluence autant sur le camping (35 000 aventuriers, devant Glastonbury) que sur le site (160 000, qui dit mieux?!), voilà ce qui restera dans les grandes lignes de ce Dour 2011.


On aurait pu s'éterniser sur, en vrac, la vulgarité des Cypress Hill, la mauvaise qualité du son dans les 5 chapiteaux, les problèmes d'organisation au Liddle du coin pour le ravitaillement, le joli quiproquo entre les Do et leur public le vendredi sur la Club Circuit Marquee, le parasite que fut le chapiteau dubstepien De Balzaal lors de concerts doux sur la Last Arena, la superficialité des bordelais de Kap Bambino, l'inutilité du set foutraque des Stupeflip, le manque de communication autant entre les membres de Kyuss qu'avec leur public ou même sur le budget pour simplement se nourrir, le manque d'indications, le temps (au rendez-vous un jours sur quatre)...


Mais non, ne retenons que le meilleur, et nous avons en tête d'ailleurs plus de bons que de mauvais souvenirs.
Pour faire court, il y aura eu de belles confirmations, à commencer par les quatre québécois de Duchess Says : soutenue par un trio électro pop décapant basse-clavier-batterie, la belle Annie-Claude passe une bonne partie du set dans la fosse, mélangeant calins et bousculades.

Tim Harrington, leader à bide kronenbourg des Savy Fav, lui, partage la même attitude que notre duchesse mais opte plutôt pour la deuxième activité. Rentre-dedans, le groupe new-yorkais aura aussi marqué les esprits.. et les oreilles. Tout comme les Terror dont le nom se passe de commentaire tellement il reflète parfaitement l'esprit du groupe. Ce fut notre seul et unique passage par la Cannibal Stage, mais on s'en souviendra.

Dans la série "on avait misé dessus et on a bien fait", les australiens de Cloud Control, repérés au Rock dans tous ses Etats et aidés ce samedi par un lâché de ballons spontané du public, les nationaux de Great Mountain Fire ou encore les trois flamands de Sx (à prononcer "sex", et oui) qui nous ont hypnotisé en début d'après-midi le dimanche à coup d'indiepop forte en clavier et sincère.


Quelques bons moments sortent du lot aussi, comme l'assurance des Bewitched Hands, la marre de mains lors des prestations mémorables d'Ice Cube et des mythiques Public Enemy, l'enthousiasme du leader des Das Pop, l'accueil fou réservé aux Foals, le rappel (le seul du festival!) improvisé des triomphales CocoRosie, l'énergie du supergroupe 13&God qui rassemble des membres de The Notwist et de Themselves, le transfert imprévu mais apprécié des I'm From Barcelona sur la Last Arena, le carton plein de l'allemand Boys Noize au Dance Hall la première nuit, les harmonies des Syd Matters, le striptease d'une fan onstage pendant les Vismets...
Mentions spéciales à la Hoegaarden Rosée et au concert final des Bonaparte, à mi chemin entre le concert purement musical et le cabaret, toujours aussi bon.


Dour, c'est fatiguant, il y a clairement à boire et à manger mais Dour rassemble en 4 jours+nuits l'essentiel et le meilleur des groupes tournant sur l'été. Chaque année c'est le même épuisement le lundi matin une fois rentré mais c'est aussi la même satisfaction.
Et cette fois-ci, la satisfaction était encore plus grande que d'habitude.. Rendez-vous les 12, 13, 14 & 15 juillet 2012 pour une 24ème édition qui, on l'espère, sera à la même hauteur !



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